Décidément, Sophie Rigault n’aime ni le pluralisme, ni la vérité.

Je suis déçu. 

Madame Rigault, la maire (LR) de Saint-Michel-sur-Orge, a répondu à ma dernière note de blog dans un post Facebook me mettant un « carton rouge ». Mais elle a limité ceux qui peuvent commenter (voir capture d’écran ci-dessous). Du coup, je ne peux pas lui répondre là où il le faudrait afin que ceux auxquels elle s’adresse puissent me lire et se faire leur propre opinion. C’est dommage. Mais c’était prévisible : Sophie Rigault fait une nouvelle fois la démonstration qu’elle n’aime pas le pluralisme et le débat démocratique. Je lui réponds donc ici. 

Sophie Rigault n’aime pas le débat : elle interdit les commentaires.

Je vous résume le sujet qui nous oppose. L’année dernière, j’avais voulu organiser une « fête de la République » à Saint-Michel-sur-Orge. Sophie Rigault m’avait mis des bâtons dans les roues, si bien que j’avais fini par devoir décaler la fête à Sainte-Geneviève-des-Bois où le maire, Frédéric Petitta, m’avait de son côté aidé pour que l’évènement puisse se tenir. J’avais compris dès lors (voir la note précédente) que je ne pourrais pas compter sur l’aide de la mairie pour organiser ce type d’évènements (il m’avait été répondu qu’on « ne fait pas d’évènements politiques en extérieur à Saint-Michel » et que « nous n’avons pas la même conception de la République »). Cette année, j’ai donc fait le choix d’organiser la fête sous forme de manifestation statique, en passant par la préfecture, et la fête a pu avoir lieu… quoi qu’elle ait été décalée dans un endroit enclavé, peu passant, et donc peu propice à être connu des habitants. Elle a néanmoins rassemblé une soixantaine de personnes : enfants, parents, jeunes du quartier, militants insoumis et élus de gauche de la ville et du département. Un beau succès pour une première, compte tenu des conditions. 

Dans sa réponse, Sophie Rigault déclare que je « travestis la vérité ». Mais en réalité elle ment sur à peu près tout. Et contrairement à elle, je vais donner ici des éléments matériels pour permettre à chacun de le vérifier. 

Sophie Rigault dit d’abord qu’elle a appris l’existence de l’évènement vendredi, et qu’elle a contacté les services de la préfecture pour avoir des informations. Je lui ai envoyé un mail d’invitation vendredi dernier, soit cinq jours avant, ce qui semble un délai d’invitation raisonnable pour lui permettre de participer si elle le souhaitait. Je ne voulais pas non plus prévenir trop en amont, échaudé par l’épisode de l’année précédente, afin d’éviter que, de nouveau, elle essaie de me mettre des bâtons dans les roues (ce qu’elle a finalement fait, comme on va le voir). Je mets ci-dessous l’échange de mail et vous pouvez cliquer ici pour consulter l’invitation que je lui ai fait parvenir. Voici un extrait de cette invitation : « Fidèle à la tradition républicaine qui est au cœur de mon engagement politique, et qui implique pour moi la possibilité de trancher des désaccords par le débat pacifique et démocratique, je vous invite, comme je l’ai fait l’année dernière, à prendre la parole durant cet évènement, si vous souhaitez vous y joindre. J’aurai plaisir à vous y retrouver le cas échéant. »

On voit qu’il est fait mention d’un « évènement municipal » bien mystérieux « au même moment et au même endroit ». Double mensonge, car d’une part aucun évènement n’était prévu et que d’autre part, celui qui a finalement eu lieu se terminait à 17h tandis que celui que nous organisions commençait à 18h. Madame Rigault dit qu’elle a dû contacter la préfecture pour avoir des informations. Elle a pourtant mon numéro, mais je n’ai reçu ni message, ni appel. 

Madame Rigault prétend ensuite que j’insulterais les agents municipaux en disant qu’elle a organisé une « contre-soirée ». Je passe sur son manque d’humour. La formule était faite pour être piquante et je vois que cela a piqué. Je dis aux agents municipaux qui me liraient et qui connaissent, eux, la vérité, que je les soutiens : ils n’ont pas à servir de variable d’ajustement dans les batailles politiques que madame Rigault croit devoir mener contre moi. Ceci étant dit, j’affirme, oui, qu’il n’y avait rien de prévu place de Ber au moment où je lui ai envoyé mon mail. Nous avions pris toutes les dispositions pour nous en assurer. J’affirme que l’évènement qui a finalement eu lieu a été monté pour empêcher la tenue de la « Fête de la République ». Et si l’on en veut des preuves, en voici quatre : 

  • Le site de la ville n’indiquait aucun évènement le 20 septembre alors qu’il en indiquait le 16 et le 23 (voir ici la capture d’écran).
  • Il n’y a nulle trace d’un tel évènement avant une publication Facebook sur la page de la ville faite la veille pour le lendemain. Prévenue cinq jours avant la Fête de la République, madame Rigault trouve que c’est trop juste… mais 24h sont censées suffire pour informer les habitants de la ville.
  • On trouve seulement dans le journal municipal du mois de septembre (page 21) la tenue d’un « mercredi récréatif » de 14h à 17h au centre social Nelson Mandela; L’adresse indiquée est le 3 avenue Saint-Saëns et non la place de Ber (voir ici la photo). C’est finalement cette activité qui a été transférée au dernier moment sur la place de Ber.
  • Last but not least : l’arrêté municipal d’occupation de la place de Ber a été signé… le mardi 19 septembre, la veille de l’évènement ! Autant dire que rien n’était prévu avant (voir ci-dessous ou cliquez ici pour voir l’original).

Madame Rigault écrit aussi que l’évènement a réuni une centaine de personnes. C’est faux. J’y suis allé et vous pouvez voir ci-dessous la photo de l’évènement. La place est globalement vide, et on aurait largement pu tenir les deux évènements côte-à-côte ou bien à la suite, l’installation du nôtre ne prenant pas longtemps, même si nous avions compté un peu large pour le faire tranquillement. Mensonge encore de madame Rigault qui a prétendu dans ses échanges avec la préfecture qu’il y aurait des « structures gonflables » dont on ne voit nulle trace sur la photo ci-dessous. 

Madame Rigault fait ensuite référence à l’évènement de l’année dernière. J’ai hésité à en parler dans la précédente note, de peur de rallonger, mais je le fais donc ici. J’avais contacté son cabinet en lui demandant si un évènement pouvait avoir lieu dans un espace vert de logements collectifs. Il m’avait été répondu qu’on me ferait un retour si cela posait problème. Sans retour, j’ai avancé. Dès que les tracts ont été distribués, branle-bas de combat ! On a tout fait pour m’empêcher de le faire. J’ai demandé à madame Rigault de me proposer un endroit à sa convenance où je pourrais finalement l’organiser. C’est là qu’elle m’a répondu « on ne fait pas d’évènements politiques en extérieur à Saint-Michel » et qu’elle m’a proposé une salle pouvant loger une quarantaine de personnes et ne convenant absolument pas à la nature de l’évènement. De mon côté, j’avais finalement contacté un bailleur social juste à côté pour obtenir son accord, qui m’avait été donné. Mais madame Rigault était remontée à l’échelon du dessus pour que l’accord local qui m’avait été donné soit finalement retiré… la veille pour le lendemain (j’ai encore à disposition les mails, je ne les publie pas ici pour ne pas mettre en difficulté le bailleur, mais si Madame Rigault m’accuse encore de mentir, je le ferai). Heureusement, la mairie de Sainte-Geneviève-des-Bois avait eu la gentillesse de nous permettre de décaler l’évènement à quelques mètres de là et j’en remercie de nouveau Frédéric Petitta.

Je veux préciser ici pourquoi il est important qu’une Fête de la République puisse se tenir chaque année à Saint-Michel-sur-Orge. Nul n’ignore le contexte des rixes entre les jeunes de cette ville et celle de Sainte-Geneviève-des-Bois. Député des deux villes, j’essaie d’être un trait d’union entre les jeunes du Bois-des-Roches (Saint-Michel) et de Saint-Hubert (Sainte-Geneviève). Cela suppose un équilibre dans ma présence sur le terrain, un équilibre dans les actions et les évènements que j’organise. Rompre cet équilibre, c’est prendre le risque que les jeunes d’un quartier me disent que je favorise l’autre quartier plutôt que le leur. Cela m’est arrivé, déjà. Les jeunes de Saint-Michel me reprochaient de faire plus de choses à Sainte-Geneviève, où j’avais organisé, du coup, deux fêtes de la Révolution (le 14 juillet 2022 et 2023) et une fête de la République (en 2022). Je leur ai expliqué la situation, ils ont bien compris les causes. Et m’ont soutenu pour l’organisation de la Fête de la République de cette année. Je les en remercie chaleureusement. Je crois que maintenant, tout le monde a compris que je ne suis pas le député d’un quartier plutôt qu’un autre mais que je suis le député de tous les quartiers et de toutes les villes qui composent la 10e circonscription de l’Essonne, et que je vais continuer mon travail de terrain pour essayer de redonner confiance aux jeunes dans l’action politique. Aux jeunes de Saint-Hubert ou du Bois-des-Roches qui m’auraient lu jusqu’ici, je veux vous dire merci pour la confiance que vous me faites et la qualité de nos échanges chaque fois que l’on se voit. 

J’en termine sur le post Facebook de madame Rigault, car il contient une erreur historique qui m’amuse beaucoup trop pour ne pas y répondre. Elle écrit ceci : « Vouloir fêter la République, mais quelle bonne idée ! Même si cela devrait être tous les jours. En portant haut les valeurs du respect et du bien-vivre ensemble, en cherchant à apaiser une société fracturée, en respectant nos institutions et ceux qui les incarnent. Et c’est là que définitivement, tout nous oppose monsieur Léaument. Parce que ma République arbore fièrement le bleu, le blanc et le rouge de notre drapeau. Parce que je crois à l’équilibre de ces couleurs. Parce que quand il y a trop de rouge (ou trop de bleu), cela s’appelle les extrêmes et c’est dangereux. »

Je note d’abord que madame Rigault est désormais favorable aux Fêtes de la République ! Et j’en déduis que l’année prochaine elle pourra se tenir place de Ber, comme je le souhaite, sans qu’elle déploie son énergie pour l’empêcher. Viennent ensuite des remarques qui nous unissent, contrairement à ce qu’elle croit : respect, vivre ensemble, apaisement d’une société fracturée (j’ajoute pour ma part : « par le racisme et la violence sociale du capitalisme », mais cela nous différencie)… voilà des mots qui me parlent ! « Respect des institutions et de ceux qui les incarnent » : là aussi, cela nous rassemble, et la 6e République que nous proposons passe par une victoire électorale dans le cadre déplorable des institutions de la 5e République que je combats mais que je respecte puisqu’elles sont celles qui existent actuellement. Bref… on repassera pour le « tout nous oppose » ! Et c’est justement le sens de la République : un cadre qui rassemble et qui permet de trancher les désaccords de manière pacifique et démocratique. 

Mais je dois vous parler des couleurs du drapeau. Car là, il y a méprise ! Et sévère ! Ma République arbore tout aussi fièrement le drapeau tricolore. Il y en avait d’ailleurs partout à la Fête de la République ! Mais l’équilibre des couleurs proposé par madame Rigault est vraiment à côté de la plaque. Trop de bleu ou trop de rouge, ce n’est jamais un problème, car ce ne sont pas les couleurs de la droite et de la gauche mais les couleurs du peuple. Le drapeau tricolore vient de la cocarde remise à Louis XVI le 17 juillet 1789 quand il se rend à Paris pour reconnaître le pouvoir municipal issu de la Révolution. On lui remet cette cocarde où le bleu et le rouge, couleur du peuple, encadrent le blanc de la monarchie. Il n’y a par conséquent aucun problème à ce que le bleu et le rouge du peuple souverain l’emportent sur le blanc du monarque, fût-il républicain. Et précisément, quand l’aristocratie se gave à Versailles avec Charles III et Macron, quand ce dernier fait passer en force par 49.3 la retraite à 64 ans à laquelle le parti de madame Rigault était favorable (et même 65 ans !), je trouve qu’il y a beaucoup trop de blanc monarchique dans le pays du drapeau tricolore, en ce moment. Alors gloire au bleu et gloire au rouge du drapeau : il n’y en aura jamais trop. Car en République française, il n’y a jamais trop de souveraineté pour le peuple ! Et c’est quand il y a trop du blanc monarchique que c’est « extrême » et « dangereux ». 

À bon entendeur, salut ! (Et à l’année prochaine pour la Fête de la République !)

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