sophie rigault antoine leaument
Sophie Rigault, maire de Saint-Michel-sur-Orge (à g.) ; Antoine Léaument, député de l'Essonne (à d.)

La maire de Saint-Michel-sur-Orge a-t-elle un problème avec la République ?

Pour la deuxième fois en deux ans depuis mon élection, la maire (LR) de Saint-Michel-sur-Orge, Sophie Rigault, fait tout ce qu’elle peut pour m’empêcher d’organiser une « Fête de la République » dans le quartier populaire du Bois-des-Roches. 

Cette attitude est incompréhensible pour moi, d’autant plus que les deux fois, je lui ai proposé d’y participer. Qu’est-ce qu’une « Fête de la République » ? C’est un évènement populaire que les insoumis organisent en plein air, avec des activités pour les petits et les grands : cahiers de doléances pour dire ce qui ne va pas dans le pays, chamboule-tout républicain, apéro convivial, déguisements et peintures pour les enfants, point d’inscription sur les listes électorales, etc. À la fin de l’évènement, je prends la parole pour parler de l’actualité politique depuis un point de vue républicain, c’est-à-dire démocratique, social, et révolutionnaire. 

À quoi sert un évènement comme celui-ci ? D’abord, c’est un moment convivial, une fête de quartier organisée avec les moyens du bord : c’est l’occasion de se retrouver avec les habitants, d’offrir aux petits et aux grands une animation dans le quartier, de répondre aux questions qui sont de mon ressort de député. Ensuite, c’est aussi un message envoyé à l’extérieur et particulièrement à ceux qui parlent des quartiers populaires comme des « territoires perdus de la République » ; collectivement, nous faisons au contraire la démonstration que les quartiers populaires sont le cœur battant de la devise républicaine : « Liberté, Égalité, Fraternité ».

Essayer d’empêcher la tenue d’un tel évènement est absurde. Pourtant, c’est bien ce qu’essaie de faire madame Rigault. L’année dernière, elle m’avait dit « À Saint-Michel, on ne fait pas d’évènements politiques en extérieur », avant finalement de me lâcher, au téléphone : « Nous n’avons pas la même conception de la République ». J’ai retenu et je confirme, décidément. Au final, j’avais dû décaler la veille pour le lendemain l’évènement à Sainte-Geneviève-des-Bois, à 200 mètres de Saint-Michel-sur-Orge (et je remercie le maire de Sainte-Geneviève-des-Bois, Frédéric Petitta d’avoir eu, lui, une attitude républicaine en permettant que la fête puisse quand même se tenir). 

Compte tenu de cette première expérience, j’ai décidé cette année de me passer de l’avis de Madame Rigault et d’organiser cette manifestation dans le cadre légal qui le permet. Comme je suis plutôt sympa, je l’en ai informée et l’ai même invitée à y participer de nouveau. Pas rancunier, n’est-ce pas ? Et bien j’aurais mieux fait de m’abstenir. Car cette année, la maire de Saint-Michel-sur-Orge fait mieux que l’année dernière : elle organise une « contre-soirée », en quelque sorte ! Alors qu’aucun évènement n’était indiqué sur le site de la ville, alors que nous avions pris tous les contacts avec mon camarade conseiller municipal d’opposition Jean-Louis Berland pour nous assurer qu’il n’y avait pas d’évènement sur le lieu où nous souhaitions faire la fête, voici qu’un « évènement municipal » bien mystérieux est soudain inventé. On nous dit même qu’il y aura des « structures gonflables ». Et en effet, c’est gonflé comme méthode. Finalement, une publication a été faite sur la page Facebook de la ville… la veille pour le lendemain. Espérons qu’il y ait quand même du monde au courant.

Je vais vous dire : c’est puéril, bien sûr. Mais au final, j’en suis content. Au lieu d’avoir une seule fête dans le quartier, les gosses en auront deux (enfin… s’il y a bien les structures gonflées) ! Car pour ma part, j’ai accepté que la « Fête de la République » soit décalée dans un endroit moins passant, moins beau, moins accueillant, notamment pour des enfants (en gros, on se retrouve dans un parking fermé). Bien sûr, ce n’est pas idéal ; bien sûr, on a encore une fois distribué 2000 tracts avec le mauvais lieu ; bien sûr, certains habitants essaieront de venir à la « Fête de la République » et ne trouveront pas où c’est ; bien sûr, les habitants du quartier vont encore subir les conséquences de l’incapacité de madame Rigault à admettre qu’il puisse exister des avis différents du sien. Et je regrette tout cela. 

Mais je me dis ceci : il y a du mieux par rapport à l’année dernière : cette année, il y aura bien une « Fête de la République » à Saint-Michel-sur-Orge, contrairement à l’année dernière. Et l’année prochaine, il y aura aussi une fête de la République à Saint-Michel-sur-Orge. Et l’année d’après aussi. Je suis un insoumis et je ne compte ni baisser les yeux, ni baisser les bras. Que les choses soient bien claires. Je crois que les habitants vont être assez remontés contre ce genre de méthodes. 

Madame Rigault est membre d’un parti qui s’appelle « Les Républicains ». Elle devrait avoir l’idée de République chevillée au corps. Elle devrait, je crois, être plutôt heureuse que la République soit une référence commune, qu’on soit de gauche ou de droite, et que celle-ci puisse être célébrée dans sa ville à l’occasion d’une fête. Elle devrait avoir, comme moi, une conception de la République qui est celle du pluralisme, c’est-à-dire du fait que chacun puisse exprimer sa position politique et que les désaccords soient tranchés dans les urnes et pas autrement (pas en essayant, par exemple, d’empêcher ses adversaires politiques de parler). 

Ce mercredi 20 septembre, on se retrouvera donc légèrement ostracisés avec les amis de la République. Cela envoie un message un peu désastreux, il faut bien le dire, aux habitantes et aux habitants du quartier du Bois-des-Roches, comme de l’ensemble de la ville ! C’est comme ça. On fera quand même la fête ! Et pour ceux qui veulent se joindre à nous, c’est ce mercredi 20 septembre à 18h place Marcel Carné, devant le cinéma. J’aurai plaisir à vous y retrouver ! Et je vous parlerai du coup de l’article 7 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de la Constitution de la 1ère République française, celle de 1793, qui dit ceci : 

« Le droit de manifester sa pensée et ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, le droit de s’assembler paisiblement, le libre exercice des cultes, ne peuvent être interdits. – La nécessité d’énoncer ces droits suppose ou la présence ou le souvenir récent du despotisme. »

À méditer si vous lisez ces mots, madame Rigault ! 

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