Les médias protègent les riches

Les médias ont un rôle crucial dans la vie démocratique d’un pays. Ils sont – ou du moins ils devraient être – les outils pour que les citoyens puissent s’informer et se faire une opinion sur les choses qui concernent la vie de la cité. Jean-Luc dit souvent que l’école et les médias sont les deux piliers de la République.

La diversion permanente

Mais les médias de notre pays jouent-ils ce rôle ? Non. Ils sont en réalité l’inverse. Alors que notre pays compte 10 millions de pauvres, alors que 8 millions de personnes vont à l’aide alimentaire, alors que 1200 personnes meurent du travail chaque année dans notre pays, alors que 2000 personnes meurent dans et de la rue dans notre pays, alors qu’un paysan se suicide tous les deux jours et alors que l’un des plus grand scandale d’évasion fiscale vient d’être mis à jour avec les Pandora Papers, de quoi parle-t-on ? D’autre chose.

Les médias de notre pays organisent donc la diversion permanente. Plutôt que de parler des sujets qui ont un rapport avec la vie de la cité et avec la devise de notre pays, Liberté, Égalité, Fraternité, et bien eux, ils ont inventé un nouveau triptyque : sécurité, religion, immigration. À longueur de plateaux télé, ce sont les mêmes thèmes, sans arrêt. Le moindre fait divers est monté en épingle. Mais ce sont toujours les mêmes types de fait divers qui sont montés en épingle. On parle de sécurité ? Ce n’est jamais pour parler de sécurité alimentaire. Quand on parle de délinquance, ce n’est jamais pour parler des voleurs en costumes qui font de la fraude et de l’évasion fiscale.

Médias des milliardaires et du «service public» : même combat

Alors omment en est-on arrivés là ? C’est simple : 9 milliardaires possèdent 90% des médias de notre pays. Presse écrite, radio, information en continu : ils contrôlent TOUS les médias. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Reporter Sans Frontières. Je cite : « L’indépendance éditoriale des médias reste aussi un point sensible, du fait de la concentration verticale des médias, autrement dit de leur intégration à des groupes ayant des intérêts dans d’autres secteurs de l’économie. Cette situation favorise les conflits d’intérêts et nourrit la défiance ».Il ne faut pas être naïfs : ces médias des milliardaires se comportent vis-à-vis de nous comme des adversaires politiques. Croit-on un seul instant qu’ils vont défendre d’autres intérêts que ceux de leurs propriétaires ? Bien sûr que non. Il faut donc entretenir des sujets qui ne menacent pas leurs intérêts. Glorifier Macron. « Macron met un but » : vous avez un direct sur BFMTV pour le match de Macron. Et puis ils vont créer des sujets de diversion qui sont des sujets de division, comme ils le font sans arrêt sur CNews, et CNews irradie sur le champ médiatique de manière très large. Et ils ne reculent devant rien. Parce que qui a créé Zemmour ? Ce sont les médias qui ont créé Zemmour ! Il est le fruit pourri tombé de leur arbre malade !

Mais ce n’est pas mieux du côté du prétendu service public de l’information. Oh, bien sûr, il y a ici ou là des espaces de résistance. Mais la tendance lourde est la même. Ils sont même allés jusqu’à nous faire récemment un débat Darmanin-Le Pen pour savoir lequel des deux était le plus zemmourisé. Mais ce qui est fou c’est que c’est chez les mêmes donneurs de leçon qui nous disent : « attention-l’extrême-droite-il-faut-voter-macron » ! C’est les mêmes ! Les mêmes qui nous disent ça créent les conditions pour avoir un débat entre l’extrême droite et l’extrême système. Et quand nous y allons nous, c’est des traquenards organisés. Combien sont-ils payés, les grands chefs de l’information, pour nous faire une « information » aussi nulle que celle-là ? Est-ce qu’ils n’ont pas eux-mêmes des intérêts personnels à ce que le système se produise et se reproduise ? Si ! Bien sûr que si !

La critique impossible

Je sais que ce que je dis là ne va pas me valoir que des amis. L’un des plus grand problème du système médiatique, c’est son incapacité permanente à se remettre en cause. Toute critique, même argumentée, même justifiée, est immédiatement présentée comme une atteinte à la liberté de la presse. Or c’est l’inverse, bien sûr. Nous voulons des médias meilleurs. Mais tant que les journalistes de terrain, tant que les petites mains, tant que ceux qui sont précarisés se solidariseront des puissants des médias, alors rien ne sera possible. Et ils le font exprès ! La peur et la précarité sont organisées dans les médias pour faire en sorte qu’ils se retiennent, pour faire en sorte qu’ils ne se solidarisent pas des intérêts du peuple. Et pour s’en convaincre, il suffit de lire Alain Accardo. 

On ne peut pas, nous, comme insoumis, être satisfaits d’un système d’information aussi vermoulu. Bien sûr, nous essayons d’y grappiller des espaces de liberté, et on va, sur des plateaux, souvent à 4 contre 1, essayer de défendre nos propositions. Mais bon… c’est quand on nous invite ! Parce que le principal problème qu’on rencontre, c’est d’abord l’invisibilisation : nous ne sommes pas invités autant que d’autres dans les médias, et notamment dans les matinales. C’est toujours au profit de LREM, du RN et de Zemmour que ces places sont occupées. Alors quand on nous invite, on y va, et on essaye de porter ici ou là, dans les esprits, la lumière d’un autre monde possible et souhaitable.

Mais ce n’est pas suffisant. Comme insoumis, comme citoyens, nous devons proposer une autre voie. On sait que pour ce qui est de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière, il va falloir le faire en avril 2022 en votant pour Jean-Luc Mélenchon. C’est ça qui nous permettra d’adopter une loi contre la concentration des médias, de transformer le prétendu « conseil de déontologie » des médias en un véritable contre-pouvoir citoyen et démocratiser les rédactions. Et dans l’attente, on va faire comme on fait toujours : proposer un autre monde, d’autres pratiques, d’autres méthodes, avec des médias engagés mais indépendants du système financier. C’est ce que nous voulons faire avec tout l’écosystème des médias insoumis dont nous allons maintenant parler.

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