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Hommage national à Samuel Paty

L’Histoire nous regarde

Le 16 octobre dernier, Samuel Paty, professeur d’Histoire-Géographie au collège du Bois-d’Aulne, à Conflans-Saint-Honorine, a été assassiné par un homme se réclamant de l’islam. Cet acte terroriste a été commis «  parce que  » Samuel Paty avait décidé de montrer à ses élèves des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Le terroriste, qui avait publié des menaces sur les réseaux sociaux, a également revendiqué son acte, une fois commis, sur ces mêmes réseaux sociaux. 

Une fois de plus, en France, un homme est mort attaqué par un autre au nom d’une religion qu’il salit par son acte. Le fait que l’agresseur s’en soit pris à un enseignant qui utilisait des caricatures de Mahomet pour parler de la liberté d’expression a suscité une émotion intense dans tout le pays. Ce sont deux symboles d’un coup qui sont frappés par cet acte. C’est l’école, d’abord, le premier pilier de la République, l’endroit où se construit la Nation par l’apprentissage de la citoyenneté. Ce sont ces caricatures, ensuite, celles « à cause » desquelles sont morts ceux de Charlie Hebdo en janvier 2015, celles qui signifient désormais la liberté d’expression et le droit au blasphème dans un État laïc. Si ce nouvel acte terroriste nous marque tous autant collectivement, c’est parce qu’il symbolise une attaque contre une partie de ce qui fait la France républicaine. 

Le coeur serré

J’ai le coeur serré quand je pense à la famille de Samuel Paty. À son fils de 5 ans qui a perdu son papa. À sa femme qui a perdu son époux. À tous les élèves et tous les enseignants de ce collège qui ont perdu un prof et un collègue. À toutes celles et ceux qui l’ont connu et qui voient aujourd’hui son nom associé à des mots terribles. À tous ceux-là, je veux dire mon affection sincère. 

Mais j’ai aussi le coeur serré pour une autre raison. Elle est politique. Et elle me concerne en tant qu’individu pris dans le tourbillon des évènements politiques et médiatiques qui ont fait suite à cet acte odieux. Je suis un insoumis. Et depuis l’assassinat de Samuel Paty, on me repeint en ami des terroristes, en complice des islamistes, en ennemi des Lumières, en adversaire de la laïcité, en fossoyeur de la République et autres imbécilités de ce genre qu’on résume par une expression vide de sens hurlée à longueur de plateaux télé : « islamo-gauchiste ».

En tant qu’insoumis, je suis pourtant un militant des causes (de toutes les causes) qui sont à l’opposée de la haine. Dans mon action politique, je prône au contraire la paix civile, l’amour et la bienveillance les uns envers les autres, l’éducation par l’école, la lutte contre l’obscurantisme. Et je résume toute mon action en tant que militant politique par les mots qui forment la devise de notre République : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Je n’oublie pas un seul de ces mots. Je les fais tous miens. C’est le sens de mon engagement politique. Ce sont les mots d’ordre de mon action. Et ces mots, ce sont ceux qui forment le contrat politique autour duquel la nation républicaine française se regroupe et s’unit.

Faire échec aux islamistes et à leurs alliés

Détruire cet unité républicaine, c’est précisément ce que visent tous les terroristes islamistes. Leur objectif premier est de susciter en chacun de nous une peur qui annihile notre capacité de réflexion rationnelle. Leur second objectif, l’objectif politique pour lequel la méthode employée est le terrorisme, est que nous regardions une partie de la population comme des suspects. Je le dis sans détour : le but est que nous voyions les musulmans – tous les musulmans – comme des ennemis potentiels, et de faire naître en nous la volonté de les rejeter de la communauté nationale. Pourquoi ? Pour tourner nos compatriotes musulmans vers une communauté qui ne soit pas nationale mais religieuse ; une communauté qui n’applique pas les lois de la République mais celles d’une religion trafiquée dans une version fondamentaliste.

Dans cet objectif de division, les islamistes ont des alliés bien identifiés. Et ils ont désormais pignon sur rue. Il s’agit de l’extrême droite politique et éditoriale. Elle aussi partage l’objectif de mettre à l’écart une partie de la communauté nationale et construit l’essentiel de son discours politique sur la peur et/ou de la haine de l’autre. Tout problème est ramené à des individus supposés ne pas faire corps avec le reste de la Nation. Autrefois, c’étaient les juifs. Aujourd’hui, ce sont pêle-mêle les immigrés et les musulmans. Je dis bien « les musulmans » et pas « les islamistes » car désormais, dans les discours des responsables d’extrême droite et d’éditorialistes, un cap très clair est franchi. Ce sont maintenant jusqu’aux prénoms « qui ne sonnent pas français » qu’on met en cause, pêle-mêle avec les rayons halal des supermarchés.

Je me souviens de 2015. Année terrible. En janvier, c’était la rédaction de Charlie Hebdo qui était frappée. En novembre, c’étaient les hommes et les femmes qui se trouvaient au Bataclan. Notre nation avait tenu bon. Nous avions fait alors à deux reprise la démonstration de notre unité. Et je me souviens de ces mots de Jean-Luc Mélenchon le 14 novembre 2015, au lendemain de l’attaque du Bataclan, qui m’avaient tant marqué : 

« Ils veulent nous diviser. C’est sur ce point qu’il faut parler clairement. Ils veulent obtenir un clivage entre les musulmans et le reste de la société. Ils veulent importer leur vision du monde manichéenne et sectaire. Et il faut le dire avec force : l’islam n’a rien à voir avec ça. Les croyants en France, pas un ne ferait de mal à une mouche sinon une poignée d’énergumènes que nous trouvons dans toutes les religions. Et notre premier devoir est un devoir d’amour pour nos compatriotes. Tous ! Non seulement ceux qui souffrent, mais ceux qui souffrent en silence. Parce que depuis hier, c’est une humiliation sans nom pour les musulmans d’être identifiés à de tels bourreaux, à de tels abominables assassins. Je le dis avec toute ma force parce que c’est notre devoir. Si nous voulons faire mieux que de parler – ce qui est toujours utile – il faut que nous mettions le doigt à l’endroit où l’ennemi veut nous frapper. Ne nous laissons pas diviser. »

C’était il y a cinq ans. Cinq petites années. Et sur le plateaux, il y avait Léa Salamé, Yann Moix, Laurent Ruquier, Édouard Philippe (LR), Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Razzy Hammadi (PS). Pas un ne trouvait quoi que ce soit à redire à ce que disait Jean-Luc Mélenchon, au contraire. Yann Moix répondait même : « Vous savez que ce que vous dites a été théorisé à haut niveau chez Daech, cette idée de diviser les Français pour que l’islamophobie grimpe, et ainsi créer des tensions ». Il y avait alors consensus autour des propos de Jean-Luc Mélenchon : résister à l’ennemi, c’était alors ne pas céder à la tentation de la division entre Français musulmans et Français non musulmans. Les seuls, alors, qui parlaient autrement, c’était le Front national qui cherchait à souffler sur les braises pour attiser la haine des musulmans. 

Qui a changé ?

Cinq ans plus tard, c’est à croire que tout est inversé. Mais ce n’est pas le fait de Jean-Luc Mélenchon. Car lui n’a pas changé de discours. Il appelle toujours à mettre en échec les islamistes et il l’a martelé à l’Assemblée nationale ce 20 octobre : 

« Le meurtrier fait horreur, et il fait honte aussi à sa religion. Mais ses buts politiques nous sont connus. Partout où il a tué, en France, en Tunisie, en Algérie, au Maroc et partout dans le monde, l’islamisme politique et le terrorisme ont eu le même objectif : faire peur, et par là même commencer déjà à imposer sa loi, diviser la société et désorganiser l’État de droit en affolant les pouvoirs publics. Chacun d’entre nous doit se sentir personnellement responsable de mettre en échec ces deux objectifs. En réservant ses coups à l’ennemi. C’est la paix civile qui est en jeu. Chacun d’entre nous est le rempart contre la haine. »

On le voit : en 5 ans, ce n’est pas le discours de Jean-Luc Mélenchon qui a changé. Ce ne sont pas non plus les buts des islamistes et de l’extrême droite qui ont changé. Non. La seule chose qui a changé, c’est que certains leur ont cédé plutôt que de faire bloc. Ceux qui ont cédé sont ceux qui nous accusent, nous, les insoumis, de « complicité » avec les islamistes avec ce fameux terme d’« islamo-gauchisme ». Mais qui est « complice » sinon ceux qui font progresser la division entre Français musulmans et non musulmans ? Qui est complice sinon ceux qui cèdent à la vision du monde des islamistes qui veut que chaque musulman soit vu comme un ennemi de la France ? Qui est complice sinon ceux qui véhiculent les mots de l’extrême droite qui est le miroir devenu respectable de cette même vision ? Qui est complice sinon ceux qui, parce qu’ils cèdent à la peur que veulent faire naître les terroristes, perdent toute raison et parlent de détruire l’État de droit, rétablir le bagne ou la peine de mort, obliger les gens à changer de prénom ou encore faire aussi efficace que supprimer les rayons halal ?

Ce qu’il faudrait faire

Tous ces gens qui nous accablent ne proposent rien pour lutter efficacement contre le terrorisme et la radicalisation (qui sont deux choses différentes exigeant des méthodes de lutte différentes). Ils ne parlent que de choses qui visent à condamner d’avance des suspects. Dès lors que l’on entre dans cette vision du monde, c’est qu’on a laissé nos ennemis gagner. Il y a pourtant tant à faire en utilisant la raison pour lutter efficacement. Contre le terrorisme : renforcer le renseignement humain et les moyens d’intervention rapide. Contre la radicalisation, renforcer la République partout où elle est affaiblie et ne laisser aucun quartier où le drapeau tricolore prend le sens d’un abandon plutôt que d’un espoir. 

Le renforcement de l’école, des services publics, la création de centaines de milliers d’emplois par la planification écologique, une utilisation de la police pour assurer la paix publique plutôt que pour courir après les boulettes de shit et faire des contrôles d’identité inutiles, l’arrêt de la gabegie et du séparatisme social des plus riches, la redéfinition de nos institutions par le peuple lui-même : voilà autant de moyens d’agir pour renforcer la République. Car si le passage à l’acte et le crime n’ont aucune excuse et doivent seulement être jugés et condamnés, il faut être capable de se demander ce que collectivement nous faisons « mal » pour que des individus se renferment et se radicalisent au point d’en venir à considérer comme un ennemi le pays dans lequel ils sont nés ou bien qui les accueille. Quand les signes de radicalisation se multiplient à ce point, on ne peut les expliquer uniquement par des dérives personnelles : nos choix de société sont à questionner. C’est aussi quand la République faillit à ses promesses, et notamment celle de l’« égalité » et de la « fraternité » qu’on donne aux pires islamistes des arguments pour recruter.

De tout cela, nous, les insoumis, ne sommes coupables de rien. Au contraire ! Pour la lutte contre le terrorisme, nous avons proposé un programme complet dont le criminologue Alain Bauer (qu’on ne peut taxer d’islamo-gaucho-insoumisme puisqu’il était conseiller de Valls et Sarkozy) disait qu’il était « le plus structuré, le plus cohérent ». Et pour le reste, nous sommes ceux qui n’ont cessé de dire qu’il fallait renforcer l’État et la République partout. Non seulement dans les quartiers populaires mais aussi dans les zones rurales, car partout c’est le même mal et le même mot : « abandon ». Et lorsque nous le disions, que nous répondait-on ? « La dette ». La dette comme seul horizon quand nous disions qu’il y avait danger partout : pour l’école et la police, mais aussi – et on y reviendra bientôt dans les médias – pour l’hôpital. On nous riait au nez. « Ce n’est pas le problème, monsieur Mélenchon ». Si, c’est le problème. Et vous avez sous les yeux le résultat de vingt ans de dirigeants qui n’ont rien fait, et qui ont détruit l’État par petits bouts en oubliant que la France s’était construite autour de son État et donc que détruire l’un c’était détruire l’autre.

La marche du 10 novembre

Alors que nous reproche-t-on au juste ? À la fin, une seule et unique chose : avoir participé à la marche du 10 novembre 2019 contre la haine des musulmans. Et c’est à peu près tout. Il s’agit d’une marche qui avait été appelée juste après l’attaque d’une mosquée à Bayonne par un ancien candidat aux élections du Front national. Heureusement, personne n’était mort. Mais il fallait une réaction de masse pour montrer à nos compatriotes musulmans que la Nation toute entière était à leurs côtés, comme nous l’avions fait le 28 mars 2018 après l’odieux assassinat antisémite de Mireille Knoll. Dans les deux cas, c’est un seul et même mouvement pour venir au secours de ceux des nôtres qui peuvent se sentir menacés en raison de leur religion. Et dans ce genre de moment, on ne fait pas de partie de Scrabble pour savoir si l’appel est bien fait avec les bons mots et on ne passe pas des heures à savoir aux côtés de qui on doit marcher. On marche. On se mouille (car bien souvent il pleut, et pas que de l’eau). On agit pour ce qui donne corps à la Nation française : « Égalité » et « Fraternité » sans lesquelles il n’y a pas de « Liberté » possible ou réelle.

Je veux insister sur ce point face à ceux qui nous disent que, le 10 novembre, nous aurions manifesté « aux côtés des islamistes ». J’ai deux réponses à leur faire. Une réponse de bon sens et une autre d’efficacité stratégique dans la lutte contre l’islamisme.

Commençons par le bon sens. Le 10 janvier 2015 (après l’attaque de Charlie Hebdo), nous avons tous marché aux côtés des pires dictateurs du monde et que le 28 mars 2018, nous avons tous marché aux côtés de la LDJ et de Le Pen. Est-ce à dire que nous serions devenus, tous, dictateurs et d’extrême droite ? Je ne le crois pas. Pourquoi dès lors feindre que ce serait le cas pour la seule marche du 10 novembre 2019 ? Il n’y a pas de réponse honnête à cela. Se poser cette question, c’est lever le voile sur l’attitude bassement politicienne de ceux qui utilisent ce non-argument et qui ne le font que contre la France insoumise alors que les organisations et personnalités appelant à y participer recouvraient un arc large du champ politique et syndical.

Mais je veux apporter une autre réponse au sujet de cette marche. Si j’écoute ceux qui nous reprochent d’y avoir participé en essayant, malgré tout, de croire qu’ils sont sincères et non politiciens, quelque chose ne colle pas : que fallait-il faire selon eux ? Ne pas marcher avec ces gens-là, on l’a compris. Mais faire quelque chose quand même ou non ? Si le cadre proposé ne leur convenait pas, pourquoi n’ont-il rien proposé d’autre ? Qu’ont-ils fait de concret, tous les donneurs de leçons en organisation de supermarchés et en prénoms « à consonance » ? Est-ce que l’attaque de musulmans par un ex-candidat du FN ne méritait aucune réaction collective de notre peuple ? Et s’ils pensent que oui, peuvent-ils nous expliquer pourquoi ils voudraient laisser la lutte contre la haine des musulmans aux seuls « islamistes » qu’ils voient partout ?

Il semble que déjà, à ce moment-là, les digues avaient cédé entre l’extrême droite et les donneurs de leçons de tout bord. Un ex-candidat du FN attaque des musulmans, et c’est tout juste si on ne demanderait pas aux musulmans de faire profil bas. Au fond, ceux qui nous reprochent d’y être allés nient que le racisme contre les musulmans existent, ils stimgmatisent la lutte contre lui comme une « posture victimaire » qui aurait pour but de justifier le prochain attentat islamiste. Ils imaginent un continuum qui n’existe pas entre le refus de tirer sur une mosquée, le port du voile, le refus d’une caricature et une décapitation. Sous différents prétextes (le mot, certains des participants), ils veulent interdire la défense des musulmans en l’assimilant directement à la défense des terroristes. À tous ceux-là, à tous ceux qui n’ont pas participé à cette marche et n’en ont pas organisé une autre qui convienne à leur nez parfumé, je dis : c’est vous qui avez failli à l’unité nationale que la situation exigeait. 

Pour ma part, j’ai participé à cette marche avec mon drapeau tricolore et aux côtés des députés de la nation qui portaient ce drapeau en écharpe. J’étais à ma place et eux à la leur. Je n’enlève rien des mots que j’avais publiés ce jour-là sur mes réseaux sociaux : « À la marche contre la haine des musulmans à Paris. Ce qui menace aujourd’hui l’indivisibilité de la République, c’est la division du peuple. L’extrême droite et les islamistes ont un même but : la guerre entre musulmans et non musulmans. Nous sommes le camp de la paix civile. La présence de nombreux drapeaux tricolores montre que c’est l’amour commun de la patrie républicaine qui est le meilleur ciment de l’unité du peuple. » Je veux aussi partager à cet instant les mots d’Alexis Dayon sur le sujet dans un magnifique post, car ils disent bien mon idée sur le sujet : « Pour ma part, le 10 novembre, le 10 janvier, tout ça me semble tout un : je veux vivre dans un pays où les caricaturistes puissent caricaturer, les croyants assister à leur culte, sans que des meurtriers ne leur tirent dessus. Cela me parait d’une simplicité enfantine, mais ces temps-ci, plus rien n’est simple, plus rien n’est enfantin. Le poison a tout envahi, le racisme a pris possession des lieux, le lepénisme est devenu le maître étalon de la pensée dans le discours public, il a revendiqué pour lui le camp des victimes, attribué aux autres celui des bourreaux, et il vient exiger de ceux qui ne plient pas qu’ils rendent des comptes. » Tout est dit.

Le temps du déclic

À celles et ceux qui liront ces lignes, je veux dire une dernière chose. Regardez bien dans les yeux ceux qui nous insultent. Ne baissez pas le regard. Ne les laissez pas gagner votre conviction avec leurs arguments fallacieux. Ceux qui nous insultent ont tout cédé aux islamistes internationaux, et d’abord à l’Arabie Saoudite. Ils nous parlent de la charria bientôt en France ? Mais ils signent des contrats avec ceux qui l’appliquent à l’échelle d’un pays ! Ils prétendent lutter contre le terrorisme ? Mais les guerres qu’ils déclenchent font le lit des pires organisations terroristes de l’Histoire moderne ! Ils nous disent qu’il faut lutter contre le communautarisme ? Mais élus locaux ils alignent la thune pour acheter la tranquillité et participent à toutes les fêtes religieuses qui se présentent ! Alors non, vraiment : ne baissez pas les yeux face à eux. Regardez-les bien en face et dites-leur : les complices, c’est vous. 

Au moment où j’écris ces lignes, cela va faire bientôt 10 jours que Samuel Paty a été assassiné. Et depuis 10 jours, j’ai vu tout l’inverse de ce qu’il aurait fallu faire. Là où la situation exigeait l’unité nationale, on a vu partout le déferlement de la haine contre ceux qui, parce qu’ils prônaient un message d’unité et de fraternité étaient repeints en complices. Bientôt viendra sans doute le temps d’une première « gueule de bois médiatique ». On aura dit dans ces 10 jours tout et n’importe quoi. Mis en cause les insoumis pour un « islamo-gauchisme » inexistant, vu des mosquées recevoir des menaces ou des actes de vandalisme et des musulmanes se faire agresser, entendu des propositions toutes plus absurdes et inefficaces les unes que les autres, et même laissé des gens taguer « collabos » sur le siège du Parti communiste français. Une honte ! Le parti des Résistants et des fusillés qui luttait précisément contre les collabos et les nazis, contre ceux qui s’en prenaient aux Juifs ! Il ne suffit pas à nos adversaires d’extrême droite d’embrouiller le présent : ils veulent désormais aller jusqu’à falsifier l’Histoire. 

Il est temps, grand temps d’inverser le sens de la terrible pente que nous avons prise collectivement. Ce qu’on a vu au cours des dix derniers jours doit être un déclic pour les consciences éclairées. Il y a péril en la demeure. Quand un pays se déchire comme il vient de le faire et qu’il cède, dans ses sphères dirigeantes et médiatiques, aux buts de nos agresseurs, il y a grand danger. « Plutôt Hitler que le Front populaire » disaient les mêmes dans les années 30. « Plutôt Le Pen que Mélenchon » pourraient-ils dire aujourd’hui. On ne joue plus. Ce n’est plus l’heure des polémiques politiciennes à deux ronds. Il y a face au camp de la raison et du progrès humain une coalition d’intérêts puissants qui préfèrera voir notre pays partir en lambeaux pour mieux le dépecer que de laisser arriver au pouvoir ceux qui disent qu’il est temps de partager, de renforcer l’État et de changer de modèle économique et politique pour se sortir par le haut du triple périple social, écologique et démocratique que nous traversons. Il faut faire bloc. L’Histoire nous regarde. Et elle nous jugera cruellement si nous ne sommes pas à la hauteur du moment. Il faut redresser la barre et inverser la pente par un programme clair, simple, cohérent, qui est le meilleur outil de la lutte. Ce programme tient en trois mots : « Liberté, Égalité, Fraternité ». C’est celui de la République sociale. Au travail ! 

Antoine Léaument

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