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Les mots de Pablo Iglesias pour parler de Mélenchon, de la France et de l’Allemagne

Le 20 septembre 2015 sort en Espagne une version traduite du Hareng de Bismarck, le livre de Jean-Luc Mélenchon sur l’antimodèle allemand. C’est Pablo Iglesias, leader de Podemos, qui a réalisé la préface de cette édition.

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Couverture de l’édition espagnole du Hareng de Bismarck

Le dirigeant politique espagnol y décrit son « admiration » pour Jean-Luc Mélenchon et dit avoir été séduit par « son style qui détonnait ». Pablo Iglesias rappelle par exemple que, pendant la campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon « déclara que s’il était élu président de la République, il ferait défiler les forces armées sur les Champs-Elysées, pour que les pouvoirs financiers n’oublient pas que, dans une démocratie, il n’y a rien au-dessus du pouvoir civil ». Des mots qui ont marqué le leader de Podemos parce que, dit-il : « Mélenchon brisait les tabous de la gauche et parlait de patrie, il clamait haut et fort son admiration pour les processus de reconquête de la souveraineté ».

Pablo Iglesias se confie aussi sur sa relation personnelle avec Jean-Luc Mélenchon et décrit un homme loin de la caricature que les médias en font : « Je me souviens du jour où [Jean-Luc] m’a invité à Paris ; alors que nous marchions côte-à-côte dans la rue, j’ai vu des dizaines de personnes s’approcher et l’aborder pour le saluer et discuter avec lui. J’ai été impressionné par la proximité qu’il avait avec les gens ». On est loin du « grand MÉCHANT Mélenchon » du Monde, dont j’avais fourni une analyse en 2013.

Concernant Le Hareng de Bismarck, Pablo Iglesias utilise le langage cru et dru que lui connaissent celles et ceux qui le suivent de près. Pour lui, Jean-Luc Mélenchon dit « des vérités d’envergure, et [montre] que l’Union Européenne que nous connaissons a été construite à la mesure des intérêts du capital financier allemand, avec la collaboration active des élites des autres pays ». Ajoutons que le leader de Podemos valide la thèse de Jean-Luc Mélenchon suivant laquelle la France est le pays le plus à même de résister à l’Allemagne de Merkel : « Il fallait qu’un socialiste[1] dise que François Hollande s’est laissé planter l’arête du hareng de Bismarck dans la gorge, piétinant la dignité de la France, qui reste le pays le mieux placé pour équilibrer le rapport de forces dans cette Europe dominée par l’Allemagne ».

Alors que Jean-Luc Mélenchon a été fortement attaqué par la médiacratie française germanophile après l’écriture du Hareng de Bismarck, Pablo Iglesias n’hésite pas à employer des mots clairs, qui lui vaudront assurément en Espagne les mêmes accusations de « germanophobie » dans son pays : « nous avons besoin de socialistes comme Mélenchon, patriotes, pro-européens et dont la mémoire historique leur permet de savoir que défendre l’Europe et la démocratie aujourd’hui, c’est s’unir pour s’affronter au gouvernement allemand ».

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[1] Evidemment entendu ici dans son sens historique, philosophique et économique et non pas dans son sens faible de « membre du Parti socialiste » – qui n’a plus grand chose à voir avec le socialisme.

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