constitution

Libéralisme, diktats européens, crise écologique : la clé, c’est la Constitution

Pour faciliter la lecture, voici un petit menu pour vous permettre d’accéder rapidement à la section que vous souhaitez lire :

1. Le libéralisme est un autoritarisme
2. Pas de démocratie sans choix
3. Le FN, c’est le système
4. La clé, c’est la Constitution

Le libéralisme est un autoritarisme

Les propos de monsieur Schäuble, ministre des finances en Allemagne qui a déclaré que « la France serait contente que quelqu’un force le Parlement » à mettre en place des « réformes », ne laissent désormais aucun doute sur le caractère autoritaire du libéralisme. L’homme ajoute d’ailleurs : « c’est difficile, c’est la démocratie ».

Dans sa foulée, il parle ensuite de « la difficulté [qu’ont Macron et Sapin] à convaincre l’opinion publique et le Parlement de la nécessité de réformes du marché du travail ». Vous avez bien lu : il parle de « nécessité ». C’est à dire qu’on ne peut pas envisager de faire autrement. Une idée qui n’est pas nouvelle pour le libéralisme et qui était déjà résumée dans le « There is no alternative », de Margaret Thatcher.

Si l’on regarde dans l’Histoire récente, on trouve une multiplication des actes autoritaires par les libéraux. Il s’agit, dans notre pays, de l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution pour faire passer en force la loi Macron à l’Assemblée nationale ; un article que François Hollande qualifiait pourtant lui-même de « brutalité » en 2006. Il s’agit encore de la manière dont Nicolas Sarkozy a fait passer en force le traité de Lisbonne en 2009 alors que le peuple s’y était opposé par référendum lorsqu’il s’appelait « traité constitutionnel européen ». Ou encore de comment Sarkozy a imposé sa réforme des retraites en 2010 alors qu’elle connaissait l’opposition considérable du peuple français. Il s’agit, au niveau européen, d’un monsieur Juncker (président de la Commission européenne) déclarant : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Ou encore des plans d’austérité imposés à la Grèce par la Troïka, instance non élue, avec le résultat que l’on sait : l’appauvrissement généralisé du pays. Et, encore plus concrètement, il s’agit de la travailleuse ou du travailleur obligé d’accepter des conditions de travail déplorables parce qu’il n’y a pas de démocratie dans l’entreprise libérale.

Pas de démocratie sans choix

Bien sûr, le caractère autoritaire du libéralisme n’est pas une nouveauté pour celles et ceux qui, à gauche, se battent contre les plans « austéritaires », néologisme contractant « austérité » et « autoritaire ». Mais il peut être une découverte pour certains. Quand, en 2010, je suis politiquement et idéologiquement passé de Bayrou à Mélenchon, c’est précisément l’argument de la souveraineté populaire qui m’a convaincu : est-on encore dans une démocratie si la souveraineté du peuple est « limitée » et qu’elle ne peut dépasser certaines bornes ?

Si l’on répond « non » à cette question et qu’on essaie ensuite d’y trouver des justifications (du genre « ah oui mais bon il faut payer la dette… », « ah oui mais bon les traités européens… », « ah oui mais bon la mondialisation nous empêche de… »), alors on prend le problème par le mauvais bout, qui est celui du renoncement à notre souveraineté et donc à notre liberté même. La question que l’on doit au contraire toujours se poser, c’est : comment rétablir la pleine et entière souveraineté du peuple ? Comment faire pour que le peuple soit toujours maître de son avenir ?

On voit que la question a cessé d’intéresser ceux qui nous gouvernent (si tant est que cela les ait déjà intéressés). Même, elle est désormais clairement devenue un élément gênant et la question qu’ils se posent n’est plus « comment convaincre les gens que ce que nous faisons est bien ? » mais « comment faire passer en force des choses auxquelles les gens vont inévitablement s’opposer ? ». Si l’on regarde à quoi ressemble la politique française et européenne ces dernières années, le constat est tout simplement affligeant.

Le FN, c’est le système

Alors que faire ? Certains, semble-t-il, font le choix de voter FN. Il y a dans cela une logique : « puisque des règles extérieures nous empêchent de décider, se disent-ils, puisque ces règles sont européennes et même mondiales, envoyons promener l’Europe et la mondialisation ». Le problème est que cette logique n’est pas aboutie. Elle conduit possiblement à une réaffirmation du rôle de l’État, mais elle ne conduit pas à un rétablissement de la souveraineté populaire. Marine Le Pen prévoit-elle de donner plus de pouvoir de décision au peuple ? Non. Marine Le Pen prévoit-elle d’accorder des droits nouveaux aux salariés dans l’entreprise ? Non. Marine Le Pen prévoit-elle de modifier la Constitution afin que le peuple ait toujours plus de pouvoir de décision sur son avenir ? Non.

L’objectif de Marine Le Pen est étriqué : il s’agit de faire du libéralisme national. C’est limpide lorsqu’on regarde le projet du FN dans le détail. À celles et ceux qui pensent que Marine Le Pen souhaite rétablir la souveraineté de l’État face à la finance, je ne donnerai qu’un exemple tant il est révélateur : le mot « nationalisation » utilisé à destination des entreprises, n’apparaît que deux fois dans ce programme, ne concerne que les banques de dépôt (donc pas les banques de spéculation) et, encore, de manière « temporaire » et « partielle ». Pour rappel, le programme de Jean-Luc Mélenchon prévoyait la nationalisation des grandes banques et la création d’un pôle public bancaire pour sortir les citoyens, les collectivités territoriales, les entreprises et les associations des mains de la finance.

La clé, c’est la Constitution

Comment faire, dès lors, pour récupérer notre souveraineté face à l’autoritarisme du libéralisme ? Il y a une solution. Elle est révolutionnaire par essence : changer la Constitution de notre pays par la réunion d’une assemblée constituante chargée de sa rédaction, en lien permanent avec l’ensemble des citoyens. C’est ce qu’a proposé Jean-Luc Mélenchon en lançant en septembre dernier le M6R, c’est à dire le « Mouvement pour la 6e République ».

La clé est là. La Cinquième République, en plaçant un homme qui décide de tout à la tête du pays, empêche l’intervention populaire dans tous les domaines. C’est ce système-là qu’il faut changer pour récupérer notre souveraineté. Est-ce que ça répond à tout de faire ça ? Oui.

Pour vous abonner à mon blog, cliquez sur l'image puis indiquez votre mail dans la page qui s'ouvrira.
Pour vous abonner à mon blog, cliquez sur l’image puis indiquez votre mail dans la page qui s’ouvrira.

Il y a ceux qui pensent que l’urgence, c’est de mettre en place un rapport de force avec le libéralisme. Ils ont bien raison. Qu’est-ce faire d’autre que redonner sa souveraineté au peuple face à un système qui, justement, l’en prive pour imposer sa loi ? Qu’est-ce faire d’autre que de permettre à chaque individu d’être un moteur d’opposition au libéralisme et de pouvoir, par l’action collective, mettre en place par la base un rapport de force avec lui ? Qu’est-ce faire d’autre que de donner de nouveaux droits aux travailleurs et de faire la démocratie dans l’entreprise ? Qu’est-ce faire d’autre que proposer que certaines choses comme l’eau, l’air et l’énergie deviennent des biens communs auxquels chaque citoyen se verrait garantir un accès quelle que soit sa condition sociale ? N’y a-t-il pas dans le changement de Constitution tous les ingrédients nécessaires pour mettre en place un rapport de force très abouti avec le libéralisme ?

Il y a ceux qui pensent que l’urgence, c’est d’affronter Bruxelles pour récupérer notre souveraineté nationale. Ils ont bien raison. J’attire leur attention sur le fait que poser la question d’un changement de Constitution, c’est poser la question de la hiérarchie des normes. Pour qui considère, comme moi (et comme le fait le droit français), que la Constitution est au sommet de la hiérarchie des normes, alors un changement de Constitution implique nécessairement un passage en revue des normes situées en-dessous, au rang desquelles on trouve les traités internationaux. Changer la Constitution, c’est donc en soi mettre en place un rapport de force avec l’Union européenne. C’est donc en soi poser la question de l’utilité de l’Union européenne, des conditions qu’impose le peuple français pour accepter d’en faire partie (par exemple : la fin de l’indépendance de la banque centrale) ou des motifs qui la lui font quitter.

Il y a ceux qui pensent que l’urgence, c’est la crise écologique, parce que si le monde disparaît, tout ce qu’on fait n’aura plus grand sens. Ils ont bien raison. Mais comment mieux assurer une politique écologique qu’en inscrivant celle-ci dans la Constitution ? Comment faire plus contraignant que de dire dans la Constitution que la France ne doit pas plus prendre à la nature en une année que ce que celle-ci est capable de reconstituer (c’est ce que nous appelons « la règle verte ») ? Comment faire mieux que d’imposer que les grands choix énergétiques, engageant le pays pour des dizaines, des centaines et parfois – hélas ! – des milliers d’années soit décidés par référendum ?

On pourrait multiplier les exemples mais une chose demeure : la Constitution est la clé de tout. La changer, c’est tout changer. En cela, le Mouvement pour la 6e République est un mouvement révolutionnaire qui contient tous les possibles. Mais qui contient à mon avis l’essentiel : la capacité à unir le peuple français autour d’un objectif commun et, ce faisant, la capacité de lui permettre de redéfinir son identité profondément républicaine quand d’autres voudraient qu’elle fût raciale ou religieuse.

 

Les articles ci-dessous sont proposés par un éditeur publicitaire.

Partager cet article

Newsletter

Pour recevoir des infos sur mon actualité ou mes déplacement en France, inscrivez-vous ici.

Les dernières vidéos

Retour en haut

Recevez ma newsletter

Pour recevoir des informations sur mon actualité ou mes déplacements en France, inscrivez-vous ici.