Antoine Léaument revient sur son entretien avec le ministre de la Justice au sujet de la proposition de loi censée « sortir la France du piège du narcotrafic ». Derrière ce titre ambitieux, il dénonce un texte inefficace qui privilégie des mesures liberticides et purement communicationnelles, sans s’attaquer aux véritables causes du problème.
Parmi ces mesures, il critique la possibilité pour les préfets d’interdire à certaines personnes de paraître dans des zones publiques, de résilier des baux HLM ou de fermer des commerces soupçonnés de blanchiment. Ces décisions, prises sans contrôle judiciaire, constituent une atteinte grave aux libertés publiques.
Le texte passe aussi à côté d’un enjeu essentiel : la lutte contre le blanchiment d’argent. Plutôt que de renforcer les moyens techniques et humains nécessaires pour traquer les flux financiers criminels, le gouvernement préfère des annonces spectaculaires mais inefficaces. Antoine Léaument insiste sur la nécessité de rendre obligatoire la formation des agents à la lutte contre la corruption.
Si certaines dispositions sont intéressantes, comme l’infiltration des réseaux criminels ou les dispositifs de repentis, elles restent insuffisantes sans une politique de réduction de la consommation. Or, la loi ne prévoit rien sur la prévention ni sur l’accompagnement des personnes en situation d’addiction.
Une solution évidente est pourtant refusée par le gouvernement : la légalisation du cannabis. En mettant fin à une immense source de revenus pour les trafiquants, elle permettrait de tarir leur financement, d’injecter ces ressources dans les caisses publiques et de libérer des moyens pour lutter contre la grande criminalité. Antoine Léaument regrette que le ministre refuse d’ouvrir ce débat pourtant crucial.
Le 17 mars, l’Assemblée nationale examinera ce texte. La France Insoumise, avec Antoine Léaument et Ugo Bernalicis, défendra des amendements pour un véritable plan de lutte contre la criminalité organisée : lutte contre le blanchiment, formation contre la corruption, légalisation encadrée du cannabis et renforcement du renseignement humain.
Plutôt qu’une approche répressive inefficace, il est temps d’adopter des solutions de long terme pour mettre un coup d’arrêt au narcotrafic.