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Collaboration avec la dictature au Brésil : l’autre scandale Volkswagen

La triche aux contrôles anti-pollution n’est pas la seule accusation à laquelle doit faire face Volkswagen ces jours-ci. En effet, le mardi 22 septembre, plusieurs syndicats et le « Forum des travailleurs pour la vérité, la justice et la réparation »[1] ont déposé une plainte au Brésil accusant le constructeur automobile allemand d’avoir permis l’arrestation, la persécution et la torture d’opposants politiques à la dictature militaire brésilienne entre 1964 et 1985. Selon les documents fournis par ces organisations, Volkswagen aurait collaboré activement avec la dictature brésilienne, notamment en donnant à l’État les noms de salariés dits « perturbateurs » et en facilitant leur arrestation.

Il en est ainsi de Lucio Antonio Bellantani, aujourd’hui âgé de 71 ans, livré par Volkswagen à l’âge de 28 ans, en 1972, parce qu’il était militant communiste et « [discutait] politique avec d’autres collègues afin de les syndiquer et de lutter avec eux contre la dictature et pour la démocratie », selon ses propos. Il raconte : « Ils m’ont emmené, menotté, au département du personnel, et là ils ont commencé à me torturer ». Au final : un mois de détention et de séances de torture.

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Rosa Cardoso, une avocate qui représente plusieurs victimes de la dictature militaire, explique : « Des salariés de Volkswagen ont été victimes de torture et de détention illégale, d’autres ont été mis au chômage et placés sur des listes noires, surveillés illégalement ». Ainsi, lors de la grande grève de 1980, dirigée par Luis Ignacio Lula, et qui a durée plus d’un mois, 436 noms de grévistes auraient été transmis par Volkswagen à la police militaire.

Selon un des rapports de la Commission nationale de vérité[2], publié en décembre 2014, il existe de nombreux documents qui prouvent que cette collaboration entre Volkswagen et la dictature militaire se serait faite sur du « long terme ». Ce même rapport estimait à 434 le nombre de morts et disparus à cause de la dictature.

C’est là un nouveau coup dur pour Volkswagen, qui ébranle le « modèle » allemand dans son ensemble. Et le constructeur automobile pourrait en plus bientôt devoir faire face à un troisième scandale : celui de la rémunération de Martin Winterkorn. Le patron démissionnaire du groupe, qui a reconnu la triche sur les contrôles antipollution, pourrait en effet toucher… 60 millions d’euros pour son départ !

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[1] Ce forum est issu de la « Commission nationale de vérité » lancée par la présidente Dilma Roussef en 2012 pour enquêter sur les violations des droits de l’Homme pendant la dictature brésilienne.

[2] Cf. note précédente.

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