Article publié dans l’hebdomadaire « A Gauche pour la 6e République » n°1444.
Le 13 juillet 1793, Jean-Paul Marat est assassiné dans sa baignoire par Marie-Anne-Charlotte de Corday d’Armont. Cet attentat, prémédité, met fin à la vie d’un révolutionnaire radical qui n’a cessé de défendre la cause du peuple.
Né à Neuchâtel le 24 mai 1743, Jean-Paul Marat est un autodidacte. Issu d’une famille modeste, il apprend en France la médecine et la physique avant de s’établir en Angleterre. Philosophe, il y publie plusieurs livres, dont Les Chaînes de l’esclavage. Le sous-titre annonce la couleur : « Ouvrage destiné à développer les noirs attentats des princes contre les peuples ; les ressorts secrets, les ruses, les menées, les artifices, les coups d’État qu’ils emploient pour détruire la liberté, et les scènes sanglantes qui accompagnent le despotisme ».
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De retour en France, Marat devient l’un des principaux acteurs de la Révolution avec la publication de son journal : L’Ami du peuple. Plus d’un siècle avant Gramsci, il comprend l’intérêt central de la bataille idéologique et cherche à éclairer les citoyens sur plusieurs sujets : il dénonce les riches et les bourgeois qui profitent des changements politiques et sociaux ; il s’attaque à Necker, dénonçant la dette publique (déjà !) issue de son ministère ; il prend position, contre l’esclavage et publie un plan d’abolition.
Membre des Cordeliers, il est l’un des organisateurs de la journée du 10 août 1792, qui renverse la monarchie et conduit à l’élection de la Convention nationale au suffrage universel masculin (mode de scrutin utilisé pour la première fois). Celle-ci est chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Marat y siège sur les bancs des Montagnards, en tant que député de Paris. Le 5 avril 1793, il est élu président du club des Jacobins. Une fonction qu’il partagera avec Robespierre, dans une orageuse complicité.
Atteint d’une maladie grave dès 1782, Marat cesse de siéger à la Convention à partir du 3 juin 1793. Son état de santé l’oblige à prendre des bains de souffre quotidiens. De cette baignoire, pourtant, il continue à servir la Révolution jusque dans ses derniers instants, écrivant des lettres à la Convention. Le 21 septembre 1794, un an après sa mort, celui que l’on appelle « l’ami du peuple » entre au Panthéon… avant d’en être expulsé le 8 février 1795 par les thermidoriens, assassins de Robespierre.