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Crédit photo : Garitan

Insultes et espionnage : l’insupportable silence de Hollande face à l’Allemagne de Merkel

Il y a deux semaines, nous apprenions que Wolfgang Schäuble, ministre des finances allemand, déclarait que « la France serait contente que quelqu’un force [son] Parlement » à mettre en place des « réformes ». Il ajoutait « mais c’est difficile, c’est la démocratie ». Comme je le disais alors dans une note de blog, il y a là un triple affront : un ministre allemand s’autorisait à donner des leçons d’autoritarisme à la France, à insulter la démocratie et la République et, c’est encore pire, à parler au nom de la France. Qu’a fait François Hollande ? Rien.

La semaine dernière, nous apprenions cette fois-ci que les services de renseignement allemands avaient espionné des entreprises et des ressortissants français pour le compte de la NSA, l’agence de renseignement américaine qui avait elle-même espionné Alcatel. Dans ces révélations, on apprenait notamment que l’entreprise EADS avait été espionnée par l’Allemagne. Qu’a fait François Hollande ? Rien.

Cette semaine, nouvelles révélations et nouveau coup de théâtre : le BND allemand (c’est le service de renseignements) aurait espionné jusqu’à l’Élysée[1] ! Dans n’importe quel pays, on considérerait ça comme une rupture d’un rapport de confiance avec un pays dit « ami ». La moindre des choses aurait été à mon sens de convoquer l’ambassadeur d’Allemagne pour demander des explications, comme l’a d’ailleurs fait Jean-Luc Mélenchon. Qu’a fait François Hollande ? Rien.

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Dans tous ces épisodes, qui sont à la fois des insultes faites à notre pays et des ruptures du rapport de confiance entre la France et l’Allemagne, qu’a fait François Hollande ? Rien. Pire : le jour même des révélations de la presse allemande (car toutes ces révélations viennent de la presse allemande), il a tenu avec Merkel, Poutine et Porochenko une conférence téléphonique. Quelle image cela donne de notre pays à l’étranger quand on discute avec deux autres responsables politiques qui savent que le troisième nous a espionné ? François Hollande ne réagit-il pas parce qu’il ne voit pas le problème ou bien alors parce qu’il a peur de faire plus de bruit que son ombre ? Dans tous les cas, son comportement n’est pas à la hauteur de la situation.

Le 7 mai prochain sort le nouveau livre de Jean-Luc Mélenchon intitulé : « Le Hareng de Bismarck (Le Poison allemand) ». Le Point de cette semaine publie quelques extraits dont un qui, me semble-t-il, est particulièrement révélateur de l’attitude de l’Allemagne de Merkel face à la France et de l’inanité de François Hollande dans les situations où il devrait au moins élever la voix. Jugez plutôt :

Goûtez, je vous prie. Quand François Hollande vint lui rendre visite au bord de la Baltique, Angela Merkel avait préparé un petit cadeau pour lui ! C’était un tonnelet de « harengs Bismarck » ! On appellerait ça un « message sicilien » dans le film « Le parrain ». Le hareng a des arêtes qui peuvent rester en travers de la gorge. Il y a de quoi. Bismarck est l’agresseur de la France. Victorieux, il fit couronner le premier empereur des Allemands dans la galerie des Glaces du château de Versailles. (…) Cette scène a eu lieu en mai 2014. Telles sont la chancelière et l’Allemagne d’aujourd’hui. L’une et l’autre se sentent assez fortes pour nous tenir ce langage offensant, les yeux dans les yeux. Et elles savent que les dirigeants français sont assez inhibés pour sourire sans répliquer.

Dans sa dernière note de blog, Jean-Luc Mélenchon dit également quelques mots de ce nouveau livre :

La semaine prochaine sort mon livre « Le Hareng de Bismarck » sous-titre : le poison allemand. Il s’agit d’un pamphlet contre la légende du prétendu « modèle allemand » dont toute une cohorte de déclinistes et de grands esprits libéraux nous rebattent les oreilles. Le modèle, en fait, ne marche pas et la situation allemande est non seulement effroyable aujourd’hui pour douze millions de pauvres et des millions de travailleurs, mais assez noire dans un futur assez immédiat. Je vais plus loin que la seule dénonciation de l’imposture sociale et humaine à ce sujet. Je montre la cohérence du projet que contient le « modèle » en lien avec la doctrine de l’ordolibéralisme. Cette version aboutie d’un libéralisme en acier chromé sépare l’économie, vécue comme un ensemble de lois naturelles, et le politique, domaine de la frivolité et des passions changeantes. Je montre que l’hégémonie allemande vise à imposer de gré ou de force ce système partout en Europe à son seul profit. C’est-à-dire au profit du capitalisme financier embusqué derrière la petite couche de retraités par capitalisation qui est le cœur de l’électorat CDU CSU.

Vraiment, ce livre va être un bol d’air frais dans le concert des louanges fait à un gouvernement qui insulte notre pays et l’espionne. On a hâte d’en savoir plus. Vivement le 7 mai !

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[1] Évidemment, je mets ici des liens vers le blog de Jean-Luc Mélenchon pour montrer qu’il y a au moins un dirigeant politique français qui a réagi. Mais si vous voulez des liens presse, il y en a pleins… Par exemple Le Monde. Je vous laisse chercher les autres.

 

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