Copé élu président de l’UMP : un enjeu pour la démocratie

C’est donc désormais acté : après vingt-quatre heures trépidantes d’un mélodrame politique qui restera longtemps gravé dans les mémoires, Jean-François Copé a officiellement été élu nouveau président de l’UMP.

A peine le président de la COCOE (Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales, interne au parti) sorti de scène, Jean-François Copé y montait pour y faire son discours de  « victoire » (de « non-défaite » serait plus juste).

Une heure plus tard, François Fillon prenait à son tour la parole pour annoncer qu’il ne contesterait pas le résultat de l’élection (même si, a-t-il dit, il y avait de quoi) et qu’il nous donnerait de ses nouvelles dans quelques jours pour nous informer de la forme que prendra désormais son engagement politique.

Oubliées, donc, les belles déclarations d’avant scrutin. Oublié le temps où les deux candidats annonçaient joyeusement qu’il y avait plus de choses qui les rassemblaient que de choses qui les divisaient. Oublié les vœux pieux de rassemblement autour du nouveau chef une fois l’élection terminée. Aujourd’hui, la division de l’UMP est patente et explose à la figure de bon nombre de militants du parti  (et notamment des fillonistes, qui pensaient, bien souvent, que la victoire était acquise et que cette élection constituait une étape symbolique, comme un tweet de Valérie Pécresse le montrait assez bien).

Evidemment, cette division n’est pas sans réjouir le PS, qui sait que l’absence de chef à droite ne peut que renforcer François Hollande, étant donné que celui-ci reprend bon nombre de thématiques de la droite (compétitivité, réduction des dépenses de l’Etat, etc.) et incarne naturellement, par sa position de chef de l’Etat, le « président de tous les Français » (comprenez « y compris de ceux qui ont un demi-président mal élu). Elle doit évidemment aussi réjouir l’UDI, qui peut voir dans cette « fracture » (pour reprendre le mot de François Fillon) la justification même de son existence.

Mais surtout, et c’est bien là que le bât blesse, cette division réjouit et renforce le Front National. Sa stratégie de miser sur une implosion de la droite, évoquée dès l’entre-deux tours de l’élection présidentielle, est en train de porter ses fruits, sans même que Marine le Pen ait eu à se mêler de quoi que ce fût.

La division actuelle de l’UMP préfigure ce que tous les républicains de notre pays craignent depuis maintenant plusieurs années, observant autour d’eux ce qui se passe en Europe : l’union des droites. C’est ce qui s’est passé en Italie, c’est ce qui s’est passé en Hongrie… et c’est désormais ce qui risque de se passer en France.

L’heure est grave. Et il est indispensable que chacun d’entre nous, de droite comme de gauche, prenne la mesure du risque que notre démocratie encoure. Avec l’élection de Jean-François Copé et la possible dissidence de François Fillon, l’union des droites (sous ses atours de division) se prépare en France. Le tiède « ni-ni » défendu par l’UMP ne tardera pas à se transformer en un « tout sauf la gauche ». Il n’y a qu’à re-regarder le discours de victoire de Jean-François Copé pour s’en convaincre. C’est, d’ailleurs, ce que dénonçait Jean-Luc Mélenchon dans son discours au gymnase Japy (voir à partir de 1:29:30).

Comme le disait avec justesse Alexis Corbière dans une tribune sur Le Plus, la droite gaulliste est morte. Et ses cendres peuvent devenir le terreau de la résurgence du nationalisme le plus exacerbé. Il a fallu dix ans à la crise de 1929 pour mener à la Seconde Guerre Mondiale ; ceux qui font l’analogie entre celle-ci et celle qui a commencé en 2007, par la crise des subprimes, devraient faire leurs comptes et s’apercevoir que la France entrera dans une année d’élections capitales en 2017. Comme je le disais dans un autre article, la résistance contre le Front National n’est pas une affaire qui concerne uniquement la gauche : c’est l’affaire de tous les républicains de notre pays ! Et si nous ne voulons pas être surpris en 2017 (comme d’aucuns le seront certainement en 2014), cette résistance doit s’organiser dès maintenant et dans l’unité.

Il en va de l’avenir de notre démocratie.

 

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