Pendant ce temps, en Lituanie…

L’information est passée quasiment inaperçue en France. A peine pouvait-on trouver un petit encart dans Le Monde daté du 16 octobre 2012… Pourtant, il s’est passé quelque chose en Lituanie qui mérite de retenir toute notre attention.

En effet, en marge des élections législatives, qui se déroulaient le 14 octobre 2012 (et qui ont ramené la « gauche » au pouvoir), un référendum était tenu sur le projet de construction d’une nouvelle centrale dans la région de Visaginas, à 150km de Vilnius. Malgré une participation relativement faible (52,46%), les Lituaniens ont majoritairement rejeté le projet : 62,74% ont voté contre et 34,01% seulement ont voté pour.

Même si ce référendum n’avait qu’une dimension consultative, il sera difficile au nouveau premier ministre lituanien d’ignorer le choix des citoyens et de passer outre. Quoiqu’il en soit, ce qui me semble réellement important n’est pas tant le choix qu’a fait le peuple lituanien que la possibilité qui lui a été donnée d’exprimer son avis… Un référendum de ce type semble malheureusement bien loin de se produire en France.

Pourtant, le nucléaire pose des questions de fonds qui méritent un débat national.

Une étude CSA, réalisée pour Greenpeace en mars 2012, montrait que 84% des Français ne s’estimaient pas assez consultés « sur l’énergie et le choix du nucléaire ». Sur une question qui engage les générations futures sur plus d’un demi-siècle, les citoyens de notre pays devraient avoir voix au chapitre.

Dans son 41ème engagement, François Hollande indiquait sa volonté de fermer la centrale de Fessenheim, de poursuivre la construction de l’EPR et de préparer une transition énergétique qui permettrait de réduire la part du nucléaire de 75% aujourd’hui à 50% en 2025. A aucun moment ne semble prévue une consultation du peuple sur ces sujets cruciaux pour l’avenir de notre pays.

En intégrant dans sa réflexion le scénario Négawatt, Jean-Luc Mélenchon définit de son côté une ligne claire de transition énergétique devant aboutir à la sortie du nucléaire à l’horizon 2050. Cette ambition s’appuie sur un programme alliant sobriété énergétique, efficacité énergétique et diversification des sources d’énergies renouvelables.

Alors qu’un sondage Tilder-LCI-OpinionWay montrait récemment que 78% des Français étaient contre une sortie du nucléaire si celle-ci devaient entraîner « une augmentation du prix de l’électricité », le rapport de la Cour des Comptes publié le 31 janvier 2012 révélait que le coût actuel de l’énergie nucléaire ne prenait pas en compte les nécessaires investissements futurs, qu’ils se fassent dans le domaine de la maintenance des centrales en activité ou dans celui du démantèlement.

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Source : Cour des comptes

Parce qu’il permettrait l’organisation d’un débat public à même de confronter les différents raisonnements et les chiffres tangibles sur lesquels ces raisonnements se fondent, la tenue d’un référendum sur le nucléaire est une exigence démocratique incontournable. Cette position est celle qui a été adoptée en Lituanie. Il est plus que temps pour la France d’imiter cet exemple.

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