Dans cette interview sur LCP, Antoine Léaument, député de « La France Insoumise », revient sur des enjeux clés de l’actualité politique et sociale, en abordant des sujets aussi variés que les libertés publiques, les accords internationaux et la lutte contre les violences sexistes.
Le député commence par clarifier la polémique autour de la proposition de loi visant à repositionner le délit d’apologie du terrorisme dans le droit de la presse. Léaument rappelle que cette mesure n’a pas pour objectif de supprimer ce délit, mais de garantir qu’il ne soit pas utilisé pour punir des opposants politiques, comme ce fut le cas avec un syndicaliste de la CGT. En s’appuyant sur des recommandations du juge antiterroriste Marc Trévidic et de Bernard Cazeneuve, il explique que cette démarche vise à protéger les libertés publiques tout en maintenant la capacité à lutter efficacement contre le terrorisme.
La discussion se déplace ensuite vers les défis de l’agriculture, où Antoine Léaument répond à un agriculteur sur la nécessité de revoir la fiscalité des cotisations sociales. Il plaide pour une répartition plus juste de l’impôt, en rendant l’impôt sur les sociétés progressif : les petites entreprises devraient payer moins, tandis que les grandes, comme celles qui réalisent des superprofits, contribueraient davantage. Il propose également la création d’une caisse de solidarité inter-entreprises pour alléger les charges des petites exploitations, tout en maintenant un système solidaire.
Sur le traité de libre-échange Mercosur, Antoine Léaument critique vivement cet accord, qu’il considère incompatible avec les impératifs climatiques et la souveraineté agricole française. Il défend une agriculture locale et durable, soulignant les risques liés à l’importation de produits ne respectant pas les normes environnementales et sanitaires européennes. Il salue la mobilisation unanime des députés contre ce traité, tout en appelant à un modèle économique centré sur la relocalisation et le respect des normes françaises.
Enfin, Léaument aborde la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Il critique le manque de moyens alloués à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, rappelant que le budget actuel, augmenté de 10 %, reste très en deçà des 2,6 milliards d’euros demandés par les associations féministes. Il appelle à un effort collectif pour abolir le patriarcat, système qu’il considère comme la racine de ces violences. Saluant le courage de Gisèle Penicaud, symbole d’une libération nécessaire de la parole, il insiste sur l’importance d’une formation renforcée pour les forces de l’ordre et d’un accompagnement accru des victimes.