melenchon hommage aux enseignants

Suicide de Christine Renon  : L’hommage vibrant de Jean-Luc Mélenchon aux enseignants (et aux fonctionnaires)

La colère des personnels de l’éducation ne faiblit pas après le suicide de Christine Renon survenu le lundi 23 septembre. Cette directrice d’une école à Bobigny a en effet envoyé une lettre, désormais publique, avant de mettre fin à ses jours. Elle y explique les conditions désastreuses dans lesquelles elle doit exercer son métier et l’épuisement qui résulte d’une situation où elle est empêchée de faire correctement son travail.

Dans le 96e numéro de sa « Revue de la semaine », émission diffusée sur sa chaîne YouTube, Jean-Luc Mélenchon a rendu un hommage vibrant aux enseignants à partir de la situation décrite par Christine Renon dans sa lettre (voir ci-dessus à partir de 30:38) : « Christine Renon, c’est un personnage qui symbolise au plus haut point ce qu’est l’idée et la souffrance des serviteurs du service public. Beaucoup de gens sont fonctionnaires en croyant à la valeur de leur métier. Ils savent qu’ils rendent service à toute la société. À plus forte raison quand on est enseignant. Je ne sais pas comment vous voyez ça mais dans mon esprit, l’enseignant, c’est au-dessus (…) parce que c’est eux qui transmettent le savoir. Et c’est le savoir qui nous rend libre et qui nous rend maîtres de nous-mêmes. Et plus on distribue du savoir, plus il y en a. C’est la seule richesse qui augmente à mesure qu’on la diffuse. »

Le député insoumis va plus loin et précise : « Pour nous, même si ça ne fait pas plaisir à certains, la personne de l’enseignant – le maître ou la maîtresse d’école, la professeure ou le professeur – ce sont des personnages centraux de l’idéal républicain. Parce qu’ils enseignent et ceux qui savent deviennent meilleurs, sont plus libres, parce que vaincre l’ignorance c’est se donner une liberté personnelle plus grande. Donc pour nous les enseignants (…) ce sont des personnes sacrées ». Il ajoute également, un peu plus loin dans son propos : « Il faut avoir non seulement une pensée pour Christine Renon, pour sa famille, puisqu’elle s’est suicidée. Et penser en même temps à tous les autres. Et dites-vous que quand vous emmenez l’enfant à l’école le matin et que vous allez le chercher [le soir] entre les deux il va y avoir tout ce travail humain, toute cette affection, tout cet altruisme, cette fraternité, cet intérêt pour les autres que les enseignants portent en eux en plus du savoir qu’ils ont acquis et qu’ils transmettent aux autres ».


La France des gens au bout du rouleau

Mais les propos du leader de la France insoumise se font sans doute plus poignants encore lorsqu’il décrit l’état d’abandon dans lequel les fonctionnaires sont laissés par le pouvoir macroniste, sans possibilité de faire correctement le travail qui leur est demandé : « Cette enseignante, cette directrice d’école, elle n’en peut plus, c’est ça qu’elle dit. (…) Elle raconte ce qu’est sa vie. (…) Quand vous faites un travail mais que vous savez que vous allez le faire mal parce que vous n’en avez pas les moyens, et que vous savez que c’est un travail qui est vital pour le pays… Parce que quand on est prof, on sait que chaque gosse qu’on éduque, il va être différent après. Il va avoir une vie différente selon qu’il aura été correctement enseigné ou qu’il ne l’aura pas été. Et donc cette femme elle est arrivée au bout du rouleau. Mais il y a des dizaines, des centaines, des milliers d’enseignants qui sont au bout du rouleau, qui n’en peuvent plus. Et, j’ai envie de dire, de fonctionnaires qui ont envie de bien faire leur travail dans leur domaine et qui savent qu’ils n’y arriveront pas (…) ».

Jean-Luc Mélenchon évoque d’ailleurs, élargissant le sujet aux hôpitaux et aux urgences, d’une «  France des gens au bout du rouleau  » : « C’est cette France-là tout d’un coup que j’ai à l’esprit. Cette France des gens au bout du rouleau. Alors là c’est les enseignants. On peut regarder dans les urgences, les hôpitaux  : partout c’est le même drame. (…) C’est des gens qui protestent parce que leurs conditions de travail les empêchent de faire correctement leur travail. Il faut que les importants, les riches, les puissants, ils comprennent que bien faire son travail, ça fait partie de la culture populaire. Et quand je dis “populaire”, c’est au sens le plus large du terme  : on aime bien faire son travail et on est dégoûté quand on est empêché de faire bien son travail. Parce que c’est exactement ce qui arrive aux gens et ça, c’est une souffrance pour eux qui est terrible. ».

Cette mise en lumière de l’épuisement au travail d’un grand nombre de personnes tranche avec la sortie d’Emmanuel Marron le 3 octobre. Lors d’un interminable one man show sur la réforme des retraites, le président a lâché : « je n’adore pas le mot “pénibilité” car ça donne le sentiment que le travail et pénible ». Un drôle de déni pour le chef d’État d’un pays où 541 personnes meurent chaque année d’accidents du travail et où, quelques jours plus tôt, donc, une directrice d’école s’était suicidée à cause de son travail. On comprend mieux, à la lumière de cette opinion sur le monde du travail de la part de quelqu’un qui n’a connu dans sa vie que les bureaux des ministères ou de la banque Rotschild, le mépris avec lequel les députés En Marche avaient accueilli en février 2018 la proposition de loi des insoumis pour la reconnaissance du burnout comme maladie professionnelle.


Mélenchon avait un meilleur programme présidentiel que Macron

La situation décrite par le député insoumis est malheureusement celle vécue par de nombreux personnels du service public  : enseignants, soignants, policiers, pompiers, soldats, fonctionnaires des collectivités territoriales… tous décrivent le manque chronique de moyens pour assurer leurs missions. Au profit d’une logique libérale de réduction systématique des «  coûts  » du service public et d’économies budgétaires, c’est l’Etat lui-même qui se délite. En créant de la souffrance chez tous les personnels qui vivent cette situation.

C’est ce que Jean-Luc Mélenchon et les insoumis ont parfaitement compris. Son programme présidentiel prévoyait notamment de recruter 60 000 enseignants, 60 000 soignants et 10 000 policiers. Mais aussi d’investir massivement dans le service public, notamment par une rénovation du bâti et du matériel employé par les fonctionnaire. Malheureusement, ce n’est pas lui qui gouverne notre pays. Et on ne peut certainement pas compter sur Emmanuel Macron pour régler le problème. Sa politique ne fait en effet que l’aggraver. Jusqu’à ce que la machine libérale s’enraye pour de bon… Car en France, quand l’Etat ne fonctionne plus, tout le reste s’effondre avec lui (même l’économie  !). Le président-banquier devrait y réfléchir.
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