C’est un véritable plébiscite. Selon un sondage neutre et objectif réalisé par nos soins sous la forme d’un questionnaire auto-administré sur internet, l’oeuf sort grand vainqueur de sa rencontre avec Emmanuel Macron le 6 juin dernier à Montreuil. Il obtient en effet plus de 97% d’opinions favorables contre un peu moins de 3% pour le ministre sur un échantillon de plus de 4 000 votants (3944 pour l’oeuf, 115 pour Macron).
Il faut dire que ces temps-ci, l’oeuf avait le vent en poupe. Son vol plané parfaitement exécuté et son atterrissage réussi sur les cheveux de Macron, provoquant à la fois l’hilarité générale et l’hydratation du cuir chevelu du ministre, ont sans doute joué à plein dans cet incroyable bond de popularité.
À l’inverse, l’ancien banquier de chez Rothschild enchaîne depuis quelques mois les faux-pas, faisant preuve d’un réel mépris de classe le 27 mai dernier à Lunel en déclarant à un salarié : « Vous allez pas me faire pleurer avec votre T-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler ».
Résultat : le ministre ne peut plus faire un pas dehors sans recevoir la monnaie de sa pièce. À son mépris du peuple répond celui que le peuple a pour lui. Ainsi le 10 juin dernier, un courageux salarié lui offre sa tenue de travail en disant « Ce n’est pas en mettant un costard qu’on travaille. C’est en mettant un bleu de travail, je vous l’offre » et « Vous êtes un banquier ! Vous représentez une minorité de casseurs du droit du travail ».
On l’a vu : quelques jours plus tôt, c’était l’oeuf à Montreuil qui venait juste après la réponse des sans-costard à Lunel. En avril, c’étaient aussi des salariés d’Issoire qui recevaient le ministre en déclarant : « Vous ne connaissez pas le monde du travail ! Vous ne savez pas ce que c’est que de se lever à 5 heures du matin pour gagner un SMIC de rien du tout » et « Vous allez le payer de vous foutre de la gueule du peuple ». Déclaration prophétique à l’évidence !
À moins de 3% d’opinions favorables face à un oeuf, le ministre-banquier est clairement en perte de vitesse. Un comble alors qu’il lançait il y a quelques semaines, en fanfare et avec l’aide des médias, son mouvement politique baptisé « En Marche ! ».
Sans doute n’avait-il pas alors que sa marche se ferait sur des oeufs. Et qu’il finirait par se les prendre sur la tête.