Qui a dit : « Ramener le déficit public à 3% du PIB dès l’an prochain ne me paraît pas souhaitable. Pour tenir un tel objectif, ce ne sont pas 37 milliards mais 50 milliards d’euros d’efforts qui seraient nécessaires, compte tenu des effets sur l’activité. Une telle austérité budgétaire serait dangereuse et probablement vouée à l’échec. » ?
Qui a dit : « Il ne nous paraît pas souhaitable que le gouvernement s’arc-boute sur son objectif [de réduction du déficit à 3% du PIB en 2013] car ce serait prendre le risque d’avoir encore moins de croissance. » ?
Qui a dit : « La montée en charge simultanée de tous les plans de rigueur européens nous expose au risque d’une accélération de la crise. C’est la logique du Pacte de stabilité et de croissance : moins de croissance, moins de rentrées fiscales, plus de déficit et un tour de vis budgétaire supplémentaire… Renforcer l’austérité va amplifier la crise et il n’existe pas de frein à cette mécanique infernale car nos exportations sont affectées par l’austérité de nos partenaires commerciaux principalement situés dans la zone euro. (…) Le 3% dès 2013 ? C’est une folie ! » ?
Alors ? Avouez-le : vous pensez qu’il s’agit de Jean-Luc Mélenchon ? Perdu ! La première citation est de Jean Christophe Caffet, économiste chez Natixis ; la seconde est d’Hélène Baudchon, économiste à la BNP et la troisième (ma préférée) est de Mathieu Plane, analyste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)…
Deux entreprises et un organisme qui ne sont pas franchement dans la même logique économique que le Front de Gauche défendent donc officiellement une position commune avec celui-ci : l’austérité est un cercle vicieux qui ne peut conduire qu’à l’austérité et en aucun cas à la reprise de l’activité. Certes, aucun d’entre eux ne va jusqu’à critiquer le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) et à en dénoncer l’absurdité, mais ce qu’ils disent de l’austérité budgétaire semble valider en creux la position ferme du Front de Gauche à l’égard de ce traité : il doit être soumis à un référendum précédé d’un débat public qui permettra à chaque citoyen de comprendre en profondeur ce qui est en jeu dans ce texte.
Voulons-nous oui ou non d’une austérité à vie inscrite dans la fameuse « règle d’or », alors que même les économistes les plus libéraux critiquent la pertinence d’une telle réduction des déficits budgétaires dans une période de ralentissement de l’activité ? Voulons-nous oui ou non que la possibilité de contrôler le budget national soit donnée à la Commission Européenne, alors même que l’article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen réserve ce droit au peuple et à ses représentants ?
Ce sont ces questions qui sont en jeu avec le TSCG. Parce qu’elles touchent directement à la souveraineté du peuple et à l’avenir de notre pays, le Front de Gauche exige que soit tenu un référendum. Rendez-vous Place de la Nation le 30 septembre à 13h30 pour faire entendre cette exigence au gouvernement !