10 septembre : le mouvement du peuple en colère

Dans ce débat sur BFMTV du 9 septembre, Antoine Léaument, député La France Insoumise de l’Essonne, affronte un député macroniste, un député du Rassemblement national, un constitutionnaliste et une cheffe d’entreprise. Ensemble, ils débattent du mouvement du 10 septembre, de la démission de François Bayrou, de la crise politique et du rôle d’Emmanuel Macron. Léaument y défend une ligne claire : soutien au mouvement populaire, refus de l’austérité et exigence de rupture démocratique.

Antoine Léaument commence par rappeler que sans le mouvement du 10 septembre, François Bayrou n’aurait sans doute pas démissionné. Il explique que le Premier ministre avait convoqué un vote de confiance pour tenter de démobiliser le pays, mais que la colère est restée intacte. Il insiste sur la diversité des modes d’action : blocages, manifestations, mais aussi grève de la consommation, un moyen de lutte accessible à tous.

Répondant aux critiques sur une supposée récupération du mouvement, Léaument affirme que La France Insoumise ne cherche pas à s’en emparer mais à l’accompagner. Si le mouvement apparaît marqué à gauche, dit-il, c’est parce que la droite et l’extrême droite refusent de l’appeler. Il rappelle que même des figures de droite comme Pécresse, Raffarin ou Copé demandent désormais la démission d’Emmanuel Macron, preuve que le problème dépasse les clivages partisans.

Pour le député, la véritable cause de la crise politique se situe à l’Élysée : c’est Emmanuel Macron qui, en refusant de gouverner conformément au résultat des élections, bloque le pays. Léaument compare la situation à celle de De Gaulle en 1969 : après avoir perdu un référendum, il a démissionné. Macron, lui, a perdu trois fois les élections (européennes et législatives) et persiste à rester au pouvoir.

Le débat donne aussi la parole à des entrepreneurs qui participent pour la première fois à un mouvement social, certains en choisissant la grève de la consommation. Léaument se réjouit de voir de nouvelles catégories sociales rejoindre la contestation. Il réaffirme que les Insoumis défendent une fiscalité plus juste : moins d’impôts pour les PME et les revenus modestes, plus d’impôts pour les grandes entreprises et les très hauts revenus.

Pour Antoine Léaument, la clé pour sortir de la crise est d’augmenter les salaires. Il rappelle que 53 % de la croissance française repose sur la consommation populaire, et qu’aujourd’hui des millions de travailleurs sautent des repas. La solution : hausse du SMIC par décret, nouvelle progressivité de l’impôt et lutte contre l’évasion fiscale.

Interrogé sur les risques de débordements, Léaument rappelle que manifester est un droit garanti par la Constitution. Il refuse de condamner les violences avant qu’elles aient lieu, soulignant que c’est le refus d’écouter les revendications pacifiques – comme lors des manifestations contre la réforme des retraites – qui alimente la colère.

Enfin, le député dénonce le marchandage permanent entre partis pour obtenir des postes et plaide pour une refondation démocratique avec une Sixième République. Selon lui, Emmanuel Macron a volontairement empêché la coalition du Nouveau Front populaire de gouverner pour bloquer l’augmentation du SMIC et l’abrogation de la réforme des retraites. La seule issue, dit-il, est désormais la démission du président et un retour au peuple.

Léaument regrette que le gouvernement réponde par un discours sécuritaire – 80 000 policiers mobilisés – au lieu d’entendre la souffrance sociale. Il espère que les médias ne réduiront pas le 10 septembre au nombre de vitrines cassées ou de blessés, mais qu’ils rendront compte de la profondeur de la mobilisation.

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