Depuis les jardins de l’Assemblée, Antoine Léaument revient sur les déclarations de François Bayrou sur la dette, défend un droit nouveau sur la fin de vie, alerte sur la montée des tensions avec l’Algérie, et appelle à se mobiliser massivement le 1ᵉʳ mai.
Le député insoumis démonte les annonces de François Bayrou, qui appelle à faire 40 milliards d’euros d’économies pour répondre à la dette publique. Il dénonce une dramatisation injustifiée, des comparaisons fallacieuses (notamment entre le coût de la dette et le budget de l’Éducation nationale), et rappelle un fait : les intérêts de la dette (62 milliards) sont équivalents aux cadeaux fiscaux accordés chaque année depuis 2017 aux plus riches.
Il critique la présentation de la dette comme un fardeau individuel, ramenée à chaque Français, alors qu’elle est collective, étalée sur plus de huit ans, et peut être gérée autrement. L’État peut choisir ses recettes. Il peut augmenter l’impôt sur les riches. Mais au lieu de cela, Bayrou cherche à rendre les classes moyennes solidaires des ultra-riches, en promettant qu’on n’augmentera pas les impôts, tout en s’attaquant aux services publics.
Antoine Léaument insiste : le problème n’est pas que les Français paient trop, c’est qu’ils ne voient plus les effets positifs de leurs impôts. L’hôpital, l’école, les transports, la sécurité : tout se dégrade, pendant que les plus riches échappent à la contribution. Il rappelle que le CICE et autres mesures fiscales ont coûté 454 milliards d’euros depuis 2014 sans bénéfice clair pour les salaires ou l’emploi.
Quand Bayrou dit que « les Français ne travaillent pas assez », Léaument réagit : à qui s’adresse-t-il ? Aux infirmières, aux éboueurs, aux enseignants ? Il rappelle que les députés insoumis proposent d’augmenter leurs propres impôts, à partir de 4 000 € mensuels. Où est l’exemplarité de Bayrou et Macron ?
Face à cette injustice fiscale et sociale, il appelle à une mobilisation massive le 1ᵉʳ mai, jour des travailleurs. Pour dire non à de nouveaux reculs sur les retraites. Pour dire oui à l’augmentation des salaires, à la justice fiscale, et à une société solidaire. Pour opposer à l’extrême droite une réponse unie et populaire autour des valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité.
Antoine Léaument défend également la proposition de loi sur la fin de vie, qu’il qualifie de texte de liberté. Il plaide pour le droit à mourir dans la dignité, dans des cas extrêmes, pour celles et ceux qui le souhaitent. Il insiste : ce droit n’enlève rien à personne. Il ne contraint pas, il offre une option.
Il fustige les propos de Bruno Retailleau, qui qualifie ce projet de « texte d’abandon ». Pour Léaument, c’est un texte de courage, un texte qui ne devrait pas être dicté par la religion. Il rappelle que la République est laïque, et que le droit ne doit pas être limité par des croyances religieuses. Les croyants peuvent choisir de ne pas recourir à ce droit ; il s’adresse à ceux qui le souhaitent.
Dernier sujet abordé : la nouvelle crise diplomatique entre la France et l’Algérie, après l’arrestation d’un agent consulaire et les expulsions réciproques. Antoine Léaument déplore cette escalade, rendue encore plus explosive par les provocations de Bruno Retailleau et les réactions algériennes. Il appelle à l’apaisement et à la fraternité.
Léaument s’adresse aux deux peuples, rappelle les liens profonds entre Français et Algériens, issus de l’histoire, des familles, de la culture commune. Il dénonce ceux qui n’ont toujours pas digéré la fin de la colonisation.