Antoine Léaument démonte la loi contre le narcotrafic, dénonçant une imposture inefficace et dangereuse. Il rappelle que la lutte contre le trafic de stupéfiants implique de s’attaquer à un marché ultra-capitaliste où se rencontrent l’offre et la demande. Or, cette loi ne réduit ni l’un ni l’autre.
Concernant la corruption, pourtant identifiée comme un enjeu central, le texte ne prévoit presque rien en matière de formation obligatoire. Sur la lutte contre le blanchiment, Antoine Léaument dénonce un scandale : les services concernés n’ont même pas de logiciel adapté pour mener leur mission.
Le gouvernement annonce en grande pompe la création d’un parquet national anti-criminalité organisée, mais sans moyens supplémentaires. Cette réforme se fera au détriment des juridictions interrégionales spécialisées, qui mènent aussi la lutte contre la fraude fiscale. Une politique qui affaiblira deux combats essentiels.
Plutôt que d’investir dans la police et la justice, la loi prévoit des mesures liberticides, comme l’activation à distance des téléphones des suspects et l’imposition de backdoors aux messageries, une stratégie absurde puisque les criminels utiliseront d’autres outils. Plutôt que d’espionner tout le monde, la police devrait se doter d’outils modernes et enquêter avec méthode, comme lors de l’affaire EnchroChat.
Autre scandale : 15 millions d’euros dépensés en huit ans pour un logiciel de saisie des procédures pénales… toujours inexistant. La France Insoumise demande la création d’une commission d’enquête sur cet échec.
Toutes les personnes auditionnées l’affirment : tant que la demande existe, le trafic prospère. Pourtant, le gouvernement ne traite pas cette question. Pire, il préfère des campagnes ridicules, comme des clips avec des doudous enflammés, plutôt que de véritables politiques de prévention. La légalisation du cannabis permettrait de couper les financements des trafiquants et d’investir dans la santé publique, comme cela a été fait avec l’alcool.
Cette loi ne combat ni les trafiquants, ni les causes du trafic. En affaiblissant la justice et en renforçant la surveillance, elle est contre-productive et liberticide. C’est pourquoi La France Insoumise votera contre ce texte, qui ne sortira pas la France du narcotrafic, mais l’y enfermera davantage.