Historique : Je présente la motion de destitution de Macron à l’Assemblée

C’est un jour historique.

Pour la première fois de la Ve République, l’Assemblée nationale étudie la destitution d’un président.

Cet outil, prévu par l’article 68 de la Constitution, n’a en effet jamais passé auparavant l’étape du bureau de l’Assemblée.

C’est dire la gravité du moment. 

« Un coup d’État de Macron »
« un affront éhonté à la démocratie »
« Un pacte avec le diable »
« l’agonie de la Ve République »

Ces mots ne sont pas les miens mais ceux du Washington Post, du Telegraph et de El Independiente. La honte : voilà comment la presse internationale qualifie le coup de force de M. Macron contre le résultat des élections législatives.

En effet, monsieur Macron a dit « personne n’a gagné ». 

Il a menti. Il s’est arrogé, seul, un droit de véto contre le vote.

Certes, personne n’a de majorité absolue. Mais il y a une force qui a gagné en arrivant en tête : le Nouveau Front Populaire. 

Et en refusant de nommer Lucie Castets Première ministre, M. Macron n’a pas respecté son devoir. Car selon l’article 8 de notre Constitution, il n’est pas là pour choisir le Premier ministre : il est là pour le nommer. Ni plus, ni moins.

De quoi avait-il peur ?  Que nous abrogions la réforme des retraites ? Que nous augmentions le SMIC à 1600€ ? Que nous imposions enfin ses amis milliardaires ? Que nous restaurions les services publics ? 

Assurément, M. Macron le craignait. Et il avait raison d’avoir peur, car c’est bien notre programme.

C’est donc pour cela qu’il a décidé de ne pas respecter les élections après avoir pourtant lui-même dissout l’Assemblée.

Or, en démocratie, on ne respecte pas les élections seulement quand on est satisfait du résultat : on les respecte. Point barre.

Mais M. Macron n’aime pas la démocratie. Il préfère la répression comme il l’a montré lors du mouvement des Gilets jaunes, de la réforme des retraites et des révoltes urbaines. 

Et voilà qu’après les élections, il a inventé une trêve olympique, puis un prétexte de stabilité pour esquiver le résultat des urnes.

Or, l’instabilité, c’est lui ! Le chaos, c’est lui !

L’article 5 de notre Constitution dit que le président assure «le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ».

Pourtant // C’est lui qui a refusé durant 2 mois de nommer un 1er ministre // C’est lui qui, pendant 2 mois, a gardé un gouvernement prétendument démissionnaire qui a géré bien plus que les affaires courantes et a même voté à l’Assemblée nationale au mépris de la séparation des pouvoirs !

Pire ! M. Macron a nommé Premier ministre l’homme d’un parti ayant fait 5% aux élections. Comment appelle-t-on un régime où ce sont les perdants qui gouvernent ? Certainement pas la démocratie ou la République ! 

Mais ce parti, c’est aussi celui de M. Retailleau, qui a déclaré que «l’État de droit n’est pas intangible» et que l’«immigration n’est pas une chance pour la France», quand près de 20 millions de nos compatriotes en sont issus.

Ces mots ne sont pas ceux d’un républicain : ils sont ceux d’un danger public pour la patrie.

Alors collègues, l’heure est grave. 

Censurer le gouvernement est nécessaire, mais insuffisant.

Le problème n’est pas qu’à Matignon : il est à l’Élysée. 

Et en proposant de destituer M. Macron, nous voulons régler ce problème par les voies constitutionnelles.

Ce n’est plus seulement de la gauche ou de la droite dont il est question désormais : c’est de la République elle-même.

Je vous le rappelle elle s’est fondée par un acte de résistance à un monarque. 

Le 10 août 1792, le roi Louis XVI est destitué. 42 jours plus tard, je cite «La Convention nationale décrète à l’unanimité que la monarchie est abolie en France» : la République commence. 

Cette Histoire, c’est la nôtre. Et comme députés, nous devons nous montrer à sa hauteur. 

Que disent les textes qui doivent guider nos actes et qui nous obligent ?

Notre Constitution dit : «Le principe de la République est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». 

Notre DDHC dit : «Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément». 

Tous ces principes ont été foulés au pied par M. Macron. 

Alors qu’allons-nous faire, collègues : céder ou destituer ?

Bien sûr, nous, insoumis, nous eussions préféré qu’il existât un autre moyen, populaire, de destituer le président : le référendum d’initiative citoyenne révocatoire.

Cet outil, nous le mettrons en place avec la 6e République. 

Mais nous devons pour l’heure faire avec l’existant : c’est donc à nous qu’il nous appartient de nous prononcer.

Je vous appelle, collègues, à vous faire respecter et à faire respecter la voix du peuple en destituant M. Macron. 

Je vous appelle à être à la hauteur du moment en mettant un terme prématuré à l’autoritarisme du président.

Bravache, il avait dit : « Qu’ils viennent me chercher ». L’heure est venue.

Monsieur Macron, je vous dis comme Gambetta à Mac Mahon : « Quand la France a fait entendre sa voix souveraine, il faut se soumettre ou se démettre ».

Et à vous, collègues, je dis : l’Histoire nous jugera. Soyez du bon côté : destituez !

Pour notre part, républicains de la tête aux pieds et insoumis du cœur jusqu’au bout des ongles, nous serons fidèles à la grande Histoire de notre pays : nous destituerons le monarque.

Puissiez-vous imiter cet exemple. 

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