En refusant cet été tout débat sur la hausse des salaires, Emmanuel Macron s’est mis dans une impasse politique. En effet, trois mois plus tard, la question de l’augmentation des salaires revient sur le devant de la scène avec les grèves engagées chez Total et Esso, grèves qui s’étendent à d’autres secteurs de la société.

Cet impasse est multiple. Elle est d’abord sociale puisque les travailleurs en lutte demandent l’augmentation des salaires. Elle est aussi politique, car à l’Assemblée, Emmanuel Macron est battu sur de nombreux sujets… y compris avec la participation d’une partie de sa majorité. Cela le place dans l’obligation d’utiliser le 49.3 et de le faire en brutalisant non seulement l’opposition mais de surcroît sa propre majorité.

Par ailleurs, la marche du 16 octobre contre la vie chère coince aussi Emmanuel Macron sur le moment du déclenchement de ce 49.3. En effet, soit il décide de le déclencher avant la marche, et il contribuera à l’alimenter, soit il décide de le faire après celle-ci, mais il aura laissé assez de temps au débat parlementaire pour se dérouler sans problème et apparaîtra donc comme une personne qui brutalise d’autant plus une démocratie parlementaire qui fonctionne.