Fidèle au combat d’une vie contre l’extrême-droite, Jean-Luc Mélenchon a affronté, ce jeudi 23 septembre 2021, Éric Zemmour sur BFM-TV. L’Insoumis a dominé les débats d’un bout à l’autre. Il a fait la démonstration que c’est en argumentant pied à pied contre l’extrême droite qu’on peut la faire reculer.
Mélenchon a défendu l’indépendance et la puissance de la France
D’entrée, Jean-Luc Mélenchon a attaqué le racisme et la misogynie de celui qui inspire toute la droite extrême et sert de diversion face aux urgences de notre temps : 8 millions de personnes en France recourent à l’aide alimentaire pour survivre, l’urgence écologique est absolue, mais Zemmour regarde ailleurs.
Alors que le multi-condamné pour incitation à la haine raciale a additionné les chiffres approximatifs en parlant de « stocks » d’immigrés et déblatéré sur son obsession de l’islam, Mélenchon a défendu l’histoire républicaine de la France. Il a développé, au cours de ce débat, le concept de créolisation du poète Édouard Glissant pour décrire l’invention permanente qui résulte de la rencontre de cultures différentes. Il a expliqué que la France n’est pas une nation ethnique mais politique. Pour le leader insoumise, c’est la République qui fonde la Nation et c’est le respect de la loi commune qui nous unit sous la bannière du triptyque républicain ; liberté, égalité fraternité. Zemmour, lui, s’est contenté d’agiter des fantasmes de guerre civile.
Farouche défenseur de l’identité républicaine de la patrie, Jean-Luc Mélenchon a également, dans ce débat, porté haut l’indépendance de la France. Il a ainsi expliqué qu’il fallait sortir de l’OTAN. Mais il a aussi dit que la puissance de la France pouvait se déployer dans deux domaines : la mer, puisque la France possède le deuxième territoire maritime du monde, et l’espace, puisque notre nation est dans ce domaine la deuxième du monde en terme de contribution par habitant. Plus largement, alors que Zemmour rêve d’une France recroquevillée sur elle-même, Jean-Luc Mélenchon a défendu la place d’une France qui accepterait de faire de la francophonie un espace politique de coopération construit autour de la langue qu’ont en commun plusieurs centaines de millions de personnes. Une proposition qu’il avait déjà formulée lors de sa conférence sur le sujet à Ouagadougou.
SMIC, retraites, écologie, démocratie : Zemmour muet, Mélenchon magistral
Ce débat aura mis en évidence une chose : Éric Zemmour n’a rien à proposer aux Français sur les questions sociales, écologiques et démocratiques. Le polémiste a oscillé entre archaïsme et déclinisme, décrivant tout ce qui va mal – selon lui – mais ne proposant rien pour que ça aille mieux. Il n’avait rien à dire sur les salaires, les retraites, le droit du travail, la lutte contre la pauvreté.
À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon a développé ses propositions de justice sociale : hausse du SMIC à 1400 euros net, blocage de certains prix pour rendre accessible une alimentation de qualité et l’énergie nécessaire à la vie, partage du temps de travail pour travailler tous et mieux, retraite à 60 ans à taux plein. Il a expliqué les origines de nos problèmes, la mondialisation financière et la concurrence déloyale, pour aboutir à une autre proposition : le protectionnisme écologique pour recouvrer notre souveraineté alimentaire. Enfin, concernant les questions démocratiques, il a rappelé qu’il était favorable à la 6e République, au référendum d’initiative citoyenne et au droit de révoquer les élus. Jean-Luc Mélenchon a également pris l’engagement solennel d’appliquer son programme même dans le cas où des traités européens s’y opposeraient, expliquant qu’il y désobéirait alors en appliquant un droit «d’opt-out». Sur tous ces sujets, Zemmour n’a brillé que par son silence et son incompétence évidente.
Habitué à déverser sa haine en continu sans contradiction, Éric Zemmour s’est donc retrouvé en difficulté sur les sujet de fond, comme l’a montré son agressivité face à un Jean-Luc Mélenchon calme et ferme. Ce débat aura eu le mérite de mettre en lumière le vide absolu des propositions sociales et écologiques du polémiste d’extrême droite qui a démontré qu’il ne croyait pas en la France et en son peuple. De son côté, Mélenchon l’a confirmé : il est le candidat sûr et solide face à l’extrême-droite, celui de l’espoir d’un monde meilleur qu’on ne peut résumer autrement que par ses mots conclusifs : «Le futur n’est pas ce qui va arriver, c’est ce que nous allons en faire».