C’est une petite victoire législative qu’ont remporté les députés du groupe de la France insoumise à l’Assemblée nationale dans la soirée du 21 février. La proposition de loi pour lutter contre la malbouffe qu’ils ont défendue dans le cadre de leur niche parlementaire a été adoptée à l’unanimité. Une première pour ce groupe d’opposition mené par Jean-Luc Mélenchon, plutôt habitué à voir ses propositions rejetées en bloc par le sectarisme de la majorité LREM.
Bien sûr, le texte final sur la lutte contre la malbouffe a été largement vidé de sa substance par les députés macroniste, comme l’a relevé le rapporteur du texte, le député LFI de Gironde Loïc Prud’homme. Celui-ci, qui a été à l’initiative d’une commission d’enquête sur le sujet, présentait des propositions ambitieuses pour lutter contre les méfaits de l’industrie agro-alimentaire. Les articles supprimés par LREM de sa proposition de loi contenaient notamment l’interdiction de tous les additifs sauf ceux figurant dans la liste des denrées biologiques, des taux maximums de sel, de sucre et d’acides gras, la régulation de la publicité à destination des enfants et une heure obligatoire d’éducation à la bonne alimentation dans les écoles. Un dispositif contraignant à la mesure des épidémies de diabète, d’obésité et de maladies cardiovasculaires causées par la malbouffe et qui provoque nombre de décès chaque année.
Publicité : victoire des insoumis sur le « nutriscore »
Las, les députés marcheurs ont supprimé une à une toutes ces dispositions. Mais le texte contient tout de même une avancée importante. L’obligation pour les publicités alimentaire de présenter le « nutriscore » des produits qu’elles vantent. Il s’agit en fait d’une note permettant aux consommateurs de connaître la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires. Désormais, il sera donc plus difficile pour les multinationales de faire gober n’importe quoi aux consommateurs sur la qualité réelle de leur produit dans leur propagande publicitaire. Un « petit pas » pointé Jean-Luc Mélenchon qui a ajouté qu’« une petite avancée vaut mieux que mille programmes révolutionnaires » après s’être concerté avec son groupe sur leur vote, finalement positif. De quoi démontrer l’utilité des 17 députés insoumis… lorsqu’on accepte de discuter leurs propositions.
En effet, les autres propositions de loi de leur niche n’ont pas connu le même sort. La proposition de loi défendue par Bastien Lachaud sur pour instaurer le RIC, référendum d’initiative citoyenne, a été rejeté par une motion de renvoi, sans être débattue. Même sectarisme de la part d’En Marche sur l’interdiction du glyphosate, également proposé par les insoumis. Les propositions de loi sur la création d’un fond de soutien aux artistes, la gratuité du permis de conduire ou l’interdiction du travail détaché n’ont, elles, pas pu être débattues, faute de temps.
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