Les décisions des politiques en matière de service public ont des conséquences très concrètes sur la qualité de vie des citoyen.ne.s. Quand ils baissent les moyens avec lesquels les fonctionnaires font tourner les écoles, les hôpitaux ou la justice, on ressent aussitôt les effets négatifs. La nuit du 30 au 31 décembre, Loïs, un handicapé moteur de 35 ans, a fait les frais des carences du service public. En effet, son fauteuil roulant est tombé en panne en pleine rue et ni les pompiers, ni la police, ni le Samu, n’ont pu lui trouver une solution. Bilan : il a passé la nuit dehors au coeur de l’hiver.
L’histoire commence par le dysfonctionnement d’un ascenseur au niveau de la station de métro qu’il devait prendre pour retourner chez lui. L’homme handicapé confie au journal 20 Minutes que, ne pouvant pas emprunter l’ascenseur, il a manqué le dernier métro et devait rentrer par ses propres moyens jusqu’à son domicile. Loïs Crépy a donc tenté de faire le chemin à l’aide de son fauteuil électrique mais au bout d’un moment, ce dernier est tombé en panne. Les batteries étaient à plat, tout comme celles de son téléphone portable. Le trentenaire reconnaît avoir fait preuve de « négligence » puisqu’il aurait pu prévoir cette éventualité et charger en amont les batteries de son fauteuil électrique. Mais comme il le précise lui-même, il ne s’était pas soucié du chargement puisqu’il comptait initialement rentrer en métro.
Dans une telle situation, Loïs espérait alors pouvoir compter sur le service public – après tout, c’est son rôle que d’aider les citoyens en cas de coup dur. Il a réussi à contacter les pompiers, la police, et le SAMU à l’aide du téléphone portable de passants mais, selon ses propres mots, les différents services « se sont renvoyés la balle » et lui ont expliqué que sa « situation n’était pas une urgence ». Finalement, une voiture de police est bien intervenue… mais comme son fauteuil ne rentrait pas dans le véhicule, ils ont laissé Loïs sur le trottoir. Le trentenaire a du attendre jusqu’à midi pour que, finalement, une ambulance le prenne en charge et le raccompagne chez lui. La honte.
Malheureusement ce fait divers n’a rien d’exceptionnel et ni les pompiers, ni la police, ni le SAMU ne sont à blâmer. Pendant la dernière campagne présidentielle, les pompiers se sont mobilisés pour obtenir plus de moyens afin de pouvoir prendre en charge correctement les citoyens. Ils se sont mis en grève, ils ont manifesté en tenue à Paris pour dénoncer « les baisses d’effectifs et leurs conséquences ». La Fédération hospitalière de France a également tiré la sonnette d’alarme. Les urgences dans les hôpitaux sont en effet au plus mal malgré le travail admirable des infirmier.es et des médecins.
Combien de temps faudra-t-il pour que les politiciens au pouvoir comprennent que le service public doit avoir les moyens de fonctionner correctement ? À moins que leur objectif ne soit pas vraiment d’améliorer la vie de la population et simplement de diminuer les impôts des ultra riches et d’augmenter leurs privilèges !