de rugy arbre de noel
Crédits photo : Bruno Perroud - Wikimedia Commons (CC)

L’arbre de Noël de François de Rugy a-t-il coûté 120 000 euros ?

C’est un détail perdu au fin fond d’un article de Libération publié le 6 novembre dernier mais qui a refait surface à l’approche des fêtes de Noël. Dans cet article, il est question des pistes étudiées par le premier questeur de l’Assemblée, Florian Bachelier (LREM), pour réaliser des économies au Palais Bourbon. Et parmi ces pistes, on trouve la suivante : « division par deux du coût de l’arbre de Noël de l’hôtel de Lassay (120 000 euros) ».

« L’arbre de Noël de l’hôtel de Lassay », la formule est vague et peut désigner deux choses : soit le sapin de Noël lui-même, installé chaque année devant l’hôtel de Lassay, résidence du président de l’Assemblée nationale ; soit l’arbre de Noël des enfants du personnel où une journée est organisée un samedi avec des manèges et autres activités, un peu sur le mode de « l’arbre de Noël de l’Élysée » qui inclue un repas, un spectacle et l’offre de cadeaux à des enfants.

Dans le cas précis, il est difficile de savoir de quoi on parle exactement. S’agit-il du sapin, de l’évènement pour les enfants ou bien de l’ensemble des deux ? De prime abord, on pourrait penser qu’un coût de 120 000 euros pour un sapin seul est purement et simplement impossible. Et pourtant… il y a des exemples. Ainsi, l’arbre de Noël de la ville de Strasbourg, en 2012, avait coûté… 150 000 euros ! Avec tout de même une différence notable d’utilisation : celui du président de l’Assemblée ne peut être admiré que par ceux qui peuvent entrer à l’Assemblée, tandis que celui de Strasbourg était installé place Kleber et visible de tous.



Alors, combien le sapin de Noël de François de Rugy a-t-il coûté cette année ? Difficile de le savoir. Car comme l’ont expliqué les députés de la France insoumise lors de leur conférence de presse de fin d’année, le président de l’Assemblée refuse pour l’instant la transparence sur les comptes de la présidence. Ironique quand on sait que François de Rugy se présente comme le chevalier blanc de la lutte contre les « privilèges » des députés.

Une lutte qui semble toutefois s’arrêter à sa propre porte puisque non seulement il refuse la transparence sur les comptes de son activité mais que, de surcroît, il défend ses privilèges à venir ! Ainsi l’article de Libération nous apprenait-il au passage que « les avantages accordés pour dix ans [aux] anciens présidents [de l’Assemblée] – une voiture avec chauffeur, un bureau et un collaborateur – [coûtent] 330 000 euros par an ». Une dépense que François de Rugy considère comme parfaitement normale puisque, dit-il : « Les anciens présidents de la République, les anciens Premiers ministres et même les anciens ministres de l’Intérieur bénéficient de ce type d’avantage ». Autrement dit : si les autres profitent, pourquoi pas lui ?

Reste tout de même, donc, plusieurs questions. Combien a coûté cette année le sapin de Noël du président de Rugy ? 120 000 ou 60 000 euros (soit respectivement 104 ou 52 mois de smic) ? Cette somme représente-t-elle le coût de la fête pour les enfants du personnel, celui d’un très gros sapin ou l’addition des deux ? Et s’il s’agit des deux, combien a coûté le sapin à lui seul ? Cet argent public ne pourrait-il pas être utilisé plus efficacement, surtout compte tenu du fait qu’un sapin de Noël est une installation éphémère qui revient littéralement à jeter de l’argent public par les fenêtres, pour un « spectacle » que seuls quelques personnes peuvent admirer ?

Autant de questions de saison qui resteront en suspens tant que de Rugy refusera de faire toute la transparence sur les comptes de la présidence. Qu’il se le dise : pour « restaurer la confiance », mieux vaut toujours commencer par donner l’exemple.

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