macron mepris de classe

Macron ou le mépris de classe

Une nouvelle fois, Emmanuel Macron a fait preuve d’un incroyable mépris de classe. En déplacement en Creuse, le président de la République a déclaré, à propos des salariés de GM&S en lutte pour défendre leur emploi, qu’ils « foutaient le bordel » et qu’ils « feraient mieux de regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas [dans la fonderie d’Ussel] ».

Là où certains parlent d’un « dérapage » du chef de l’État, il faut au contraire y voir la énième expression du mépris de classe d’Emmanuel Macron envers le monde salarié et ouvrier. Son propos montre qu’il considère que ce sont les employés de GM&S qui sont responsables de la perte de leur emploi tandis qu’en réalité, le « bordel » vient du fait que sur 277 emplois existants actuellement, seuls 120 seraient sauvegardés par le repreneur. Plus largement, on comprend dans les propos du président qu’il considère que la lutte collective pour sauvegarder l’emploi n’a pas lieu d’être (ce n’est que du « bordel ») et que, d’une manière générale, les gens sans emplois sont responsables de leur situation (« ils feraient mieux de »).

Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron fait preuve de ce mépris de classe. À Athènes le 8 septembre 2017, il déclarait qu’il ne céderait rien « aux fainéants ». Pour lui, ceux qui résistent à ses « réformes » sont des paresseux et non pas des gens qui défendent leurs droits et espèrent en conquérir de nouveaux.

Peu avant, le 29 juin, le président disait à propos des gares que ce sont des lieux « où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien ». Deux mondes. Celui des puissants (qui parfois ne se sont donné pour seule peine que de réussir à naître là où il y a de l’argent) et celui des autres, qui ne valent même pas la peine qu’on s’occupe d’eux : les « riens ».

Un an auparavant, le 27 mai 2016, à l’occasion d’un déplacement à Lunel, Emmanuel Macron disait à une personne qui l’interpellait dans la rue sur le 49.3 de la loi El Khomri : « vous n’allez pas me faire peur avec votre T-Shirt » et « la meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler ». Réponse de l’intéressé : « Depuis l’âge de 16 ans, je travaille, monsieur ». Dans sa morgue de classe, Macron n’avait même pas pensé qu’un « rien » puisse travailler…

Et puis le 17 septembre 2014, parlant des salariés de Gad, il déclarait : « Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées ». Évidemment, quand les illettrées ont lu ça, elles ont elles aussi fait du « bordel ». Et comme celui qui est maintenant président était alors ministre de l’Économie de François Hollande (oui, on oublie, hein ?), il lui avait été demandé de présenter ses excuses.

Mais maintenant que Macron est président, son mépris de classe s’exprime sans retenue. Dans les mots, on vient de le voir. Mais aussi dans les actes, avec une violente attaque contre les droits des salariés qu’il fait passer par ordonnances, avec la suppression de plus de 100 000 contrats aidés, avec un budget qui fait des milliards d’euros de cadeaux fiscaux aux ultrariches mais qui diminue les APL ou qui augmente la CSG (ce qui va diminuer les revenus des retraités qui gagnent plus de 1200 euros par mois après une vie de travail), etc.

Bref : Macron est clairement le président des riches. Il le montre chaque jour un peu plus. Dans ses mots et dans ses actes. Et face à son mépris de classe, la meilleure solution est de résister. Qu’il appelle cela du « bordel » est bien la preuve que ça le dérange.

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