L’une des conséquences immédiates du vote britannique en faveur d’une sortie de l’Union européenne a été la chute des marchés financiers. Après calcul, il s’avère que les entreprises du CAC 40 ont vu fondre leur capitalisation boursière de près de 100 milliards d’euros en un jour (le 24 juin) ou, très exactement : 96 572 695 994,92 €. Dit autrement : la « valeur » cumulée des entreprises cotées au CAC 40 est passée de 1 218,8 milliards d’euros à 1 122,2 milliards d’euros.
Les plus grosses pertes se sont faites dans les banques et assurances. La BNP a ainsi vu fondre sa valeur de 10,3 milliards d’euros en un jour, AXA de 8 milliards, la Société Générale de 6 milliards, et le Crédit Agricole de 3,5 milliards. Très touchée également, l’entreprise Total, dont la capitalisation boursière a chuté de 7,7 milliards en un jour.
Ces chiffres donnent le tournis. Ramenons-les à des choses connues. Un smic annuel brut est de 17 600 euros. En un jour, la fonte de valeur cumulée des entreprises du CAC 40 représente 5 487 085 années de smic brut. Sachez qu’en mai, il y avait 3 520 300 chômeurs inscrits à Pôle emploi. Autre comparaison : le RSA annuel étant de 6296,16 euros, cette fonte de valeur boursière représente 15 338 348 d’années de RSA. Sachant qu’il y a 1,92 millions de bénéficiaires, on pourrait avec cette somme payer le RSA de l’ensemble de ses bénéficiaires pendant huit ans !
Gardez bien ces chiffres et ces comparaisons en tête la prochaine fois qu’on vous dira qu’il faut qu’on « se serre la ceinture » parce qu’on aurait « vécu au-dessus de nos moyens ». De l’argent, il y en a. Il y en a même tellement qu’il peut s’évaporer en grande quantité sans que le monde s’arrête de tourner. Le tout, c’est d’avoir la volonté de le récupérer où il est, c’est à dire dans la sphère financière, pour le remettre où il devrait être, c’est à dire l’économie réelle, l’investissement et les salaires.