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Avertissement de lecture – L’une des thématiques principales de ce blog est la critique des médias. J’y consacre bien des articles, et les sondages n’y sont pas épargnés. L’article qui suit s’inscrit lui aussi dans cette logique. Il fait partie d’une série dont l’objectif est de mettre en avant des données de sondages dont les médias ne parlent pas, tout en le faisant sur le même mode qu’eux : un titre ronflant, une lecture des chiffres comme s’ils ne posaient aucun problème particulier (de représentativité, d’imposition de problématique…), un sens profond accordé à une variation de 1% (pourtant comprise en réalité dans la marge d’erreur d’un sondage à l’autre), etc. Un peu d’ironie fait du bien. Sur ce, bonne lecture !
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C’est un coup dur pour François Hollande. Alors qu’il voulait faire des jeunes la priorité de son quinquennat, ceux-ci se détournent massivement de lui selon un sondage Ifop pour l’Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes auquel Le Monde a eu accès. En effet, seuls 13 à 15% des 18-25 ans seraient prêts à voter pour le chef de l’État s’il devait être de nouveau candidat.
Mais la principale information de ce sondage, c’est la popularité de Jean-Luc Mélenchon auprès de nos compatriotes les plus jeunes. Le candidat de la France insoumise à l’élection présidentielle pourrait en effet recueillir le vote d’un jeune sur cinq, soit jusqu’à 19% des suffrages. Autre information importante : quelles que soient les situations, Jean-Luc Mélenchon devancerait François Hollande, reléguant le chef de l’État en quatrième position.
Pour l’instant, les candidats nationalistes et conservateurs, qui bénéficient d’une exposition médiatique permanente, sont donnés en tête. Marine Le Pen recueille ainsi entre 27 et 31% et Alain Juppé 29%. Mais attention à ces sondages, réalisés un an avant le premier tour, qui ne sont qu’une « photographie » d’un moment politique. De fait si l’on se réfère à l’élection présidentielle de 2012, Jean-Luc Mélenchon a été l’un des candidats à bénéficier de la plus forte marge de progression vis-à-vis des sondages de mai 2011 tandis que Marine Le Pen a été l’une de celles à avoir le plus fort recul.
Ainsi, alors que l’immense majorité des sondages donnaient Jean-Luc Mélenchon à entre 3 et 5% en mai 2011 et le plaçaient 7e ou 8e, il a fini 4e en 2012 à 11,10% (soit une progression de 6 à 8 points par rapport aux sondages) ; à l’inverse, alors que Marine Le Pen était donnée qualifiée au second tour dans un grand nombre de cas avec entre 17 et 23% des intentions de vote, elle a fini 3e avec 17,90% (soit entre 1 point de progression et 5 points de régression par rapport aux sondages).
La situation pour l’élection présidentielle de 2017 est donc très ouverte. Et le score atteint par Jean-Luc Mélenchon auprès des jeunes dans ce sondage est la confirmation d’une tendance lourde : la popularité du candidat de la France insoumise auprès d’eux se confirme. Ainsi, un sondage TNS-Sofres publié le 17 avril donnait déjà un résultat similaire à celui-ci, Jean-Luc Mélenchon étant crédité chez les 18-35 ans de 17 à 22% tandis que Hollande plafonnait à entre 12 et 15%.
Autant dire que le candidat de la France insoumise, qui dit vouloir redonner « le goût du futur » est en passe de réussir son pari : les jeunes générations se tournent de plus en plus vers lui.