Libération a trahi son fondateur

Aujourd’hui, le journal Libération a fait très fort dans la bêtise la plus crasse. La « une », racoleuse, étale un titre inquiétant : « Affaire Cahuzac : Mélenchon, l’escalade ». A la deuxième page, on peut lire en gros : « Affaire Cahuzac : Mélenchon pour la ‘‘purification’’ éthique ». Vous avez lu « ethnique » ? Moi aussi, la première fois. C’est normal : c’est fait pour.

On sait Libération habitué aux jeux de mots pourris ; on pourrait donc se dire : « un de plus, un de moins, qu’est-ce que ça change ? ». On pourrait, mais on ne le fait pas : après les accusations d’antisémitisme qui ont fusé de toutes parts à notre endroit, la « purification éthique », c’est l’expression de trop ! Et nous ne la laisserons pas passer sans mettre au journal Libération la grosse baffe historique qu’il mérite.

Fondé par Jean-Paul Sartre en 1973, le premier numéro du journal Libération s’ouvrait sur un encadré contenant des mots qui devraient faire rougir de honte celles et ceux qui ont commis le numéro d’aujourd’hui : « La politique pour ‘‘Libération’’, c’est la démocratie directe. Aujourd’hui, élire un député, c’est vouloir que le peuple ne dise son mot, qu’une fois tous les cinq ans. Et encore, pendant ces quatre années, ‘‘l’élu du peuple’’ peut-il faire ce qu’il veut ? Il n’est pas placé sous le contrôle de ses électeurs ; il ne représente que lui-même. (…) L’équipe de « Libération » refuse de cautionner un système qui coupe la parole au peuple. »

Que nous reproche-t-on dans l’édition d’aujourd’hui ? D’utiliser des mots crus et drus à l’endroit de celles et ceux qui ont le pouvoir et ne luttent pas contre la finance. De dénoncer des « solfériniens » qui n’ont de socialiste que le nom. De proposer une grande marche pour la VIe République le 5 mai prochain. De vouloir rendre la parole au peuple par une Constituante (nous n’oublions pas, au passage, que la Ve République est la seule de notre Histoire dont la Constitution n’a pas été rédigée par une Assemblée constituante). D’être « populistes » parce que nous disons : « Du balai ! » et « A bas l’oligarchie ! ». Voilà ce qui nous est reproché. Voilà à quoi ressemble notre « escalade ».

Ce que nous nous constatons, c’est que le gouvernement social-libéral qui dirige notre pays (dans le mur) est aux abois et que son chien de garde médiatique aboie pour tenter de couvrir la voix du peuple. L’édition du jour de Libération d’aujourd’hui est tellement abjecte que Christian Salmon, pourtant interviewé en page 3, a dénoncé sur son compte Twitter : une « double-page honteuse (photo, titre…) qui est mensongère et diffamatoire ». Il ajoute ensuite : « Libé est entré dans une dérive qui commence à pose des problèmes, non seulement politiques mais déontologiques ».

Quarante ans après avoir été fondé par un grand homme qui « [refusait] de cautionner un système qui coupe la parole au peuple », Libération en est désormais arrivé à défendre les valeurs exactement opposées à celles qui ont présidé à sa création. Aujourd’hui, ce journal a montré avec quelles méthodes honteuses il était prêt à se faire chien de garde d’un système qu’il devrait pourtant combattre aux côtés du peuple.

Aujourd’hui, Jean-Paul Sartre s’est retourné dans sa tombe.

 

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