Scène surréaliste sur France 3 Aquitaine. Une journaliste, présente sur une mobilisation des gilets jaunes au niveau de la rocade de Bordeaux, explique en duplex à la présentatrice en plateau que très peu de véhicules peuvent passer, signe d’une forte mobilisation. Puis elle enchaîne sur un autre sujet : les tensions qui commencent à se manifester sur place.
Elle explique : « Malheureusement, la situation se tend. Cela ne vient pas des manifestants, qui sont toujours plutôt bon enfant mais des forces de l’ordre. Les policiers les ont menacés de relever leurs plaques d’immatriculation pour leur mettre des amendes. Et puis derrière moi les CRS sont arrivés avec leurs matraques et leurs boucliers… ».
À cet instant, la présentatrice intervient pour l’interrompre : « Merci ! Merci beaucoup Laurianne, je suis désolée d’être obligée de couper ce direct. Au revoir. À ce soir.On reviendra bien sûr sur ces informations. ». Pendant ce temps, la journaliste sur la mobilisation continue sa phrase sur les CRS : « Ils se sont mis en ligne et menacent maintenant de charger les gilets jaunes ». Sa voix est largement couverte par la présentatrice en plateau.
Un impératif technique ?
Selon Checknews, cette coupure nette et assez choquante est en fait due à un impératif technique : passer l’antenne pour le JT qui vient après. Interrogée, la journaliste coupée confirme cette idée : « J’avais un temps imparti de 15 secondes, en fin de journal, et j’ai débordé ».
Sur les réseaux sociaux, où la vidéo a été partagée à cette heure plus de 100 000 fois et totalise déjà 3 millions de vues, l’épisode a pourtant été vécu comme une censure intervenant au moment où la journaliste dénonçait des menaces policières. Une maladresse médiatique qui va donc encore distendre le lien entre les médias et les citoyens. Et une situation qui montre combien un conseil de déontologie des médias pourrait être utile pour traiter ce genre de cas et être un point de référence pour les citoyens interrogateurs des pratiques médiatiques.
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