Silence radio. Depuis le début de l’affaire Benalla, Emmanuel Macron, d’habitude si bavard, ne dit pas un mot. Et pour cause : à mesure que s’accumulent les révélations et les auditions, on comprend que le président de la République est personnellement au centre de ce qui s’apparente de plus en plus à une véritable système de police parallèle. Chaque mot prononcé pourrait donc lui coûter cher.
Mais le silence ne lui réussit pas non plus ! Alors que l’opposition, Jean-Luc Mélenchon en tête, ne cesse de réclamer l’audition du président de la République dans le cadre de la Commission d’enquête exceptionnelle formée par l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron se cache et se tait. Une « stratégie » (si c’en est une !) qui commence à peser lourdement sur ses résultats dans les sondages.
C’est en tout cas ce que tend à montrer le résultat d’un sondage Ipsos pour Le Point. Emmanuel Macron y subit une chute de 4 points des jugements positifs sur son action en tant que président de la République et tombe ainsi à 32% d’opinions favorables. Son plus bas niveau. Il atteint dans le même temps un record d’impopularité avec 60% d’opinions défavorables, le niveau le plus élevé jamais atteint depuis le début de son quinquennat. Et encore ce sondage a-t-il été réalisé les 20 et 21 juillet, soit au tout début de l’affaire Benalla alors que la pression ne faisait que s’accentuer sur Emmanuel Macron !
Le silence de Macron dérange
Un autre sondage réalisé par Elabe pour BFMTV, nous renseigne quant à lui davantage sur la perception de l’affaire Benalla par les Français. On y apprend que 80% des Français se disent « choqués » par cette affaire. Et même chez les électeurs d’Emmanuel Macron, la colère est grande : 71% d’entre eux partagent ce sentiment.
L’action – ou plutôt l’inaction ! – du président est également critiquée. 75% des Français souhaitent qu’Emmanuel Macron s’exprime sur le sujet (64% chez ses propres électeurs) . Autrement dit : le silence du président de la République commence à devenir intenable.
Il existe pourtant un cadre simple qui permettrait à Emmanuel Macron de s’exprimer en détail sur l’affaire Benalla : la commission d’enquête de l’Assemblée nationale. Encore faut-il qu’il ait le courage de s’y rendre plutôt que d’y envoyer ses subordonnés. Mais peut-être que sa crainte est qu’il aurait alors à y parler sous serment ? Car pour cela, il faut n’avoir rien à cacher !