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« Le Point » : les charlatans contre le peuple

Ce qu’il y a de bien avec le journal Le Point, c’est sa capacité sans cesse renouvelée à toujours nous surprendre. Il y a quelques mois, il avait déjà fait très fort avec sa « une » sur « Les arabes, aux origines de la tragédie d’aujourd’hui ». Cette semaine, il renouvelle l’abject avec une « une » sur : « Tsipras, Iglesias, Mélenchon, Le Pen… les charlatans contre l’Europe ». Parfaitement.

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La « une » du « Point » de cette semaine : Tsipras, Iglesias, Mélenchon, Le Pen… Les charlatans contre l’Europe

Il y a trois éléments intolérables dans cette « une » du Point. D’abord, la mise sur le même plan de trois personnalités politiques associées au niveau européen (Tsipras, Iglesias et Mélenchon) avec leur adversaire politique la plus irréconciliable (Marine Le Pen). Ensuite, le fait de traiter ces quatre personnalités politiques, qui sont quatre élus du peuple, de « charlatans ». Enfin, l’affirmation que trois d’entre eux luttent « contre l’Europe » alors qu’ils luttent en réalité pour défendre une certaine idée de l’Europe, celle de la solidarité, face à l’Europe des marchés de Madame Merkel.

Tsipras, Iglesias et Mélenchon contre Le Pen

Voilà un grand classique du lepénisme médiatique : quand la gauche radicale a le vent en poupe, comme c’est le cas en Grèce et en Espagne, les médiacrates essaient de raccrocher l’extrême droite aux wagons pour éviter qu’elle ne soit larguée. C’est exactement ce qui se passe ici : Le Point décide de mettre dans le même sac Marine Le Pen, Alexis Tsipras, Pablo Iglesias et Jean-Luc Mélenchon.

Sauf que voilà, ça ne tient pas. Et question charlatanisme, Le Point fait fort. De fait, Jean-Luc Mélenchon et Pablo Iglesias siègent dans le même groupe au Parlement européen, groupe auquel sont également inscrits les députés de Syriza (le parti d’Alexis Tsipras). En 2014, c’était d’ailleurs Alexis Tsipras lui-même qui était le candidat de l’autre gauche à la présidence de la Commission européenne, soutenu par Jean-Luc Mélenchon et par Pablo Iglesias. Pendans ce temps, et pendant que nous parlions du Grand Marché Transatlantique (TAFTA, TTIP, appelez-ça comme vous voulez), Marine Le Pen effrayait le peuple avec des photos de migrants.

Marine Le Pen a eu beau faire des gesticulations pour faire croire que Tsipras était de son côté, il n’en est rien. Et cela s’est vu au moment du discours du Premier ministre grec devant le Parlement européen. Qui a fait une haie d’honneur et l’a accueilli chaleureusement ? Pablo Iglesias et Jean-Luc Mélenchon.

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Pablo Iglesias et Jean-Luc Mélenchon accueillent Alexis Tsipras au Parlement européen le 8 juillet 2015.

Enfin, rappelons qu’il y a de cela quelques mois, Pablo Iglesias répondait directement à Marine Le Pen, qui proposait sur Twitter un référendum sur la peine de mort. Iglesias écrivait : « Ce n’est pas la peine de mort ou la haine, Marine Le Pen, mais la justice, qui rend un peuple fort et libre. C’est la France qui nous l’a appris ».

pablo iglesias repond a marine le pen sur la peine de mort
Pablo Iglesias répond a Marine Le Pen sur la peine de mort.

Il n’y a donc rien à voir entre Tsipras, Iglesias et Mélenchon d’une part et Marine Le Pen d’autre part. Le Point fait du charlatanisme en les mettant sur le même plan.

« Charlatans » : l’insulte faite au peuple

Les quatre noms utilisés sur cette couverture sont ceux d’élus du peuple. En les traitant de « charlatans », Le Point insulte donc directement leurs électeurs et, ce qui n’est pas rien, le Premier ministre d’un pays de l’Union européenne. Pablo Iglesias est députée européen espagnol. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, qui ne partagent aucune idée politique, sont tous deux députés européens du peuple français. Alexis Tsipras, Premier ministre de son pays, vient de remporter un référendum à plus de 61% alors qu’il avait mis dans la balance sa démission.

En traitant de « charlatans » les élus du peuple qui ont des idées différentes des siennes, Le Point insulte donc directement l’intelligence des électeurs français, espagnols et grecs qui ont voté soit pour Iglesias, Tsipras et Mélenchon, soit pour Le Pen. Il va même plus loin, puisqu’il insulte un chef d’État qui a pourtant montré combien il faisait preuve de réalisme en mettant en place un rapport de force avec les créanciers. Le fait que cela ne corresponde pas aux idées du Point ne devrait pas avoir à entrer en ligne de compte.

« Contre l’Europe », le mensonge à la « une »

Dire que Marine Le Pen est « contre l’Europe » n’est pas un mensonge. Elle veut sortir de l’euro, elle veut sortir de l’Union européenne, elle veut rétablir des frontières pour les individus, elle veut suspendre l’espace Schengen. À dire vrai, il faudrait ajouter qu’elle est aussi « contre la France » puisqu’elle veut supprimer le droit du sol, établir le droit du sang, supprimer l’identité républicaine et laïque de notre pays et le rabougrir sur lui-même en refusant d’assumer son message universaliste et humaniste. Soit. Marine Le Pen veut faire la France en petit et, à fortiori, l’Europe en peau de chagrin.

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Mais dire que Tsipras, Iglesias et Mélenchon sont « contre l’Europe » est une absurdité sans nom. Ils sont contre cette Europe, qui privatise à tour de bras, casse le service public, répand la misère, la tristesse, le chômage, l’austérité, la crise, la souffrance au travail, la pollution, la guerre à ses frontières et la mort dans ses rues. Ça, d’accord. Cette Europe-là, ils n’en veulent pas. D’ailleurs, à part Merkel, Hollande et Sarkozy, personne n’en veut.

En vérité, l’actualité montre que ce sont les puissants qui sont contre l’Europe, eux qui répandent la propagande de guerre destinée à expulser la Grèce de la zone euro ! Les charlatans contre l’Europe, c’est Le Point, c’est BFMTV, c’est Le Monde, c’est la médiacratie rassemblée pour défendre les intérêts économiques de l’Allemagne de Merkel au détriment de l’intérêt général ! Comment en douter encore au moment où l’Allemagne propose d’expulser la Grèce de la zone euro pendant 5 ans plutôt que de trouver un accord que l’Europe appelle de ses vœux, et que les médiacrates ne trouvent rien à y redire ?

Conclusion : Le Point : les charlatans contre le peuple

En mettant sur le même plan des responsables politiques qui n’ont rien à voir, en mentant sur leurs positions face à l’Union européenne et en insultant l’intelligence de leurs électeurs, Le Point atteint des records en matière de charlatanisme et d’insanité. Je rappelle, pour mémoire, que ce magazine a reçu près de 10 millions d’euros d’argent public entre 2012 et 2013. Nous payons donc pour nous faire insulter et pour voir s’afficher des mensonges dans les kiosques et dans les gares.

Comme j’ai eu l’occasion de le dire dans mon précédent article, il existe un système collusoire entre les médias, les ultra-riches et les politiques au pouvoir qu’on appelle l’oligarchie. Ce système se défend lorsqu’il se sent menacé ; c’est ce que nous vivons actuellement. Il répond par ce qu’il croit être l’insulte et le dénigrement. Quand on le nomme, il assène ce mot : populiste. J’ai dit que nous l’assumons.

Plus que jamais, face à la propagande de guerre mise en place contre le peuple, il faut résister. Et résister veut dire ici assumer d’être en rupture avec le système politique, économique et médiatique. C’est ce que font Alexis Tsipras, Pablo Iglesias et Jean-Luc Mélenchon, chacun dans leur pays. Le premier a gagné. L’oligarchie fait donc tout ce qu’elle peut pour empêcher les deux autres d’arriver au pouvoir, en essayant de contenir la révolution citoyenne qui a commencé en Grèce et en dénigrant le seul homme politique au pouvoir dans un pays européen qui tient ses promesses et se bat pour son peuple.

Ce simple élément est un indice : l’oligarchie craint la contagion européenne de la révolution citoyenne et elle a identifié les prochaines échéances : fin 2015 en Espagne et mi-2017 en France. Pour la première fois depuis le référendum de 2005, l’oligarchie vacille. Car si trois pays du sud de l’Europe (parmi lesquels la France, membre fondateur de l’UE et deuxième économie du continent) basculaient dans le camp de la résistance au système en place, c’en serait immédiatement fini de cette Europe-là. Il ne s’agit pas de charlatanisme : il s’agit de l’intérêt général. Et nous le défendrons jusqu’au bout, dussions-nous endurer jusque là les attaques les plus viles. Comme l’a très bien dit Jean-Luc Mélenchon : jusqu’à la victoire, il n’y a que des coups à prendre. Prenons les coups. Car nous renverserons bientôt la table – et les médias qui servent à la caler.

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