Antoine Léaument est l’invité des Grandes Gueules lundi 8 décembre 2025. pour revenir sur le budget de la Sécurité sociale, la position du Parti socialiste, la question des alliances, ainsi que sur les thèmes qui agitent aujourd’hui le débat public : violences policières, racisme, relations internationales et rôle des médias. L’échange, souvent tendu, lui permet de défendre la cohérence de la France insoumise et d’exposer une vision politique centrée sur la justice sociale, la démocratie et l’égalité.
Il commence par répondre à la formule « ingénieur du chaos » utilisée contre LFI. Pour lui, les véritables responsables du chaos sont ceux qui organisent des coupes de 6 milliards dans la santé alors que les hôpitaux s’effondrent. Il rappelle que le budget de la Sécurité sociale prévoit un déficit de 23 milliards, conséquence de cadeaux fiscaux massifs aux grandes entreprises. Il dénonce l’injustice de cette politique qui permet à quelques-uns de s’enrichir pendant que les soignants maintiennent héroïquement un système exsangue.
Antoine Léaument revient ensuite sur l’attitude du Parti socialiste, accusé d’avoir renié ses engagements après avoir annoncé qu’il voterait contre le budget. Il y voit moins une “trahison” qu’un mensonge assumé et explique que les socialistes, pris de panique avant les municipales, se préparent à offrir à Macron un soutien décisif, avec en ligne de mire des alliances locales destinées à tenir à distance la France insoumise. Pour lui, voter le budget place simplement les socialistes dans la majorité.
Il démonte ensuite les alarmes brandies par le gouvernement, notamment l’idée qu’un budget non voté menacerait la carte Vitale. Il rappelle qu’un budget peut être prorogé sans conséquence majeure. Ce qui est grave, selon lui, ce sont les coupes dans la santé et l’augmentation du coût des mutuelles, qui se répercutera directement sur les ménages. Il s’oppose à une gauche qui renierait ses engagements pour « ne pas avoir peur des élections », affirmant que perdre son siège n’est pas un drame mais le fonctionnement normal d’une démocratie.
Face à la question des priorités de LFI, il conteste l’idée que le mouvement aurait abandonné le social au profit de Gaza. Il cite les avancées obtenues à l’Assemblée : nationalisation d’ArcelorMittal, SMIC, retraite à 60 ans, lutte contre le Mercosur. La politique internationale et la politique sociale ne s’opposent pas : les deux relèvent d’un même projet de justice. Il rappelle également les propositions de LFI sur la guerre en Ukraine, notamment la protection des centrales nucléaires sous l’égide de l’ONU.
Le débat se déplace ensuite sur la question du racisme et des violences policières. Antoine Léaument décrit le racisme comme un phénomène systémique présent dans toute la société, y compris chez des personnes elles-mêmes victimes de discrimination. Il rappelle les dizaines de morts causées par des interventions policières ces dernières années et défend des solutions concrètes : abandon des courses-poursuites mortelles, outils pour neutraliser les véhicules, marquage permettant d’interpeller ultérieurement les conducteurs. Pour lui, les principes républicains exigent de lutter simultanément contre le racisme, le sexisme, l’homophobie et les discriminations, partout où elles se manifestent.
Il conclut en soulignant l’importance d’un débat public fondé sur des faits et non sur la diabolisation. Il évoque les campagnes permanentes visant LFI et appelle à un traitement médiatique plus équilibré. Il rappelle enfin que Nicolas Sarkozy, régulièrement invité ou cité, est un ancien président condamné, et que ses choix, notamment en Libye, continuent d’alimenter des crises internationales majeures.
