Enfin un débat de fond sur les petites entreprises !

Invité sur BFMTV vendredi 24 octobre 2025, Antoine Léaument, député de La France Insoumise, débat avec Michel Picon, président de l’Union des entreprises de proximité. Face au discours libéral dominant, il défend une autre vision de l’économie : celle du partage des richesses, de la planification écologique et du soutien aux petites entreprises plutôt qu’aux grandes fortunes.

Dès le début, il revient sur la crise politique et le rôle du Parti socialiste, qui a refusé de censurer le gouvernement tout en prétendant s’y opposer. Selon lui, cette ambiguïté a sauvé Emmanuel Macron et permis à la macronie de continuer sa politique d’austérité. Il appelle la gauche à la cohérence : “On ne peut pas se dire de gauche et sauver un gouvernement de droite.”

Antoine Léaument dénonce aussi la duplicité du Rassemblement national, qui prétend s’opposer à Macron mais vote avec lui sur les grandes mesures économiques. Il rappelle que le RN a rejeté la taxe Zucman sur les superprofits et s’abstient sur les motions de censure. “Ils se nourrissent l’un de l’autre”, explique-t-il, voyant dans ce jeu d’ombres un pacte tacite entre la macronie et l’extrême droite pour préserver les intérêts des puissants.

Face à Michel Picon, qui réclame une réduction des dépenses publiques, Antoine Léaument répond que la priorité n’est pas de couper mais de mieux répartir. Les petites entreprises, dit-il, n’ont pas besoin de “stabilité fiscale”, mais de clients et de pouvoir d’achat. “Quand les gens ne peuvent plus consommer, ce sont vos entreprises qui souffrent.” Il affirme que l’État doit investir dans la rénovation des logements, les services publics et la santé, afin de créer de l’activité et des emplois durables.

Il défend une fiscalité plus juste : taxer davantage les multinationales et les profits financiers, tout en allégeant les charges des petites structures. Il cite l’exemple d’Amazon ou de Google, qui échappent à l’impôt, pendant que les artisans paient pour tout le monde. “Ce n’est pas aux boulangers de payer la crise, mais aux milliardaires.”

Antoine Léaument critique aussi la décision du gouvernement de taxer les apprentis et de couper 175 millions d’euros aux chambres de commerce. Ces mesures, dit-il, fragilisent les jeunes et les petites entreprises au lieu de les soutenir. Il rejette le discours selon lequel “l’État vit au-dessus de ses moyens” : “L’État n’est pas une entreprise. Il choisit ses recettes. Ce n’est pas une question de dépenses, mais de justice fiscale.”

Lorsque Michel Picon accuse les services publics d’être trop coûteux, Antoine Léaument réplique que l’austérité détruit la qualité et crée la bureaucratie qu’on prétend combattre. L’hôpital public, dit-il, est asphyxié par les réformes libérales et la tarification à l’acte, qui ont transformé la santé en marché. Il appelle à réinvestir massivement pour reconstruire un service public fort, garant d’égalité et de stabilité.

Enfin, il s’attaque à la logique des cadeaux fiscaux : suppression de l’ISF, baisse de l’impôt sur les sociétés, allègements de cotisations patronales, qui ont coûté des milliards sans créer d’emplois. Pour lui, le problème n’est pas le coût du travail, mais le coût du capital. “L’argent public existe, il est juste mal réparti. Il faut aller le chercher dans les poches des ultra-riches.”

Antoine Léaument conclut en affirmant que La France Insoumise continuera de défendre une économie au service du peuple. Les motions de censure, les amendements et les propositions de loi ne sont pas des “coups politiques”, mais des moyens pour contraindre le pouvoir à changer de cap. “Ce n’est pas aux apprentis, ni aux artisans, ni aux salariés de payer la crise. Ce sont les milliardaires qui doivent rendre ce qu’ils ont pris.”

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