Dans cette émission diffusée sur France Info, Antoine Léaument, député La France Insoumise de l’Essonne, revient sur son parcours politique, son engagement aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, la stratégie numérique du mouvement et les idées développées dans le livre collectif Nouveau peuple, nouvelle gauche publié par l’Institut La Boétie. Il aborde aussi les débats autour de la gauche, du racisme, de la République et de la crise politique actuelle.
Antoine Léaument commence par expliquer comment la campagne présidentielle de 2017 a marqué un tournant dans la communication politique. Grâce à la diffusion directe sur Internet, les Insoumis ont permis à des millions de citoyens d’accéder sans filtre aux discours et aux propositions. Il insiste sur l’importance d’adapter le message à chaque réseau social : YouTube, TikTok, Twitch ou Snapchat parlent chacun à un public différent.
Il évoque ensuite son parcours personnel. Issu d’une famille partagée entre la gauche et la droite, il s’est d’abord intéressé au centre avant de se tourner vers Jean-Luc Mélenchon. La crise financière de 2008 a été un déclic : il a compris que les classes populaires paient toujours les crises provoquées par les puissants. La lecture du livre Qu’ils s’en aillent tous l’a convaincu qu’il fallait rompre avec le système capitaliste et refonder la République.
Revenant sur le livre Nouveau peuple, nouvelle gauche, Léaument explique que la gauche doit désormais rassembler un peuple fragmenté autour d’un projet commun. Il défend l’usage du mot “oligarchie” pour désigner le petit nombre d’ultra-riches qui concentrent à la fois l’argent et le pouvoir politique, échappent à l’impôt et s’approprient les médias. Pour lui, la montée de l’extrême droite est la conséquence directe d’un système où les riches se coupent du reste du pays et où les gouvernants, comme Emmanuel Macron, mènent des politiques d’austérité favorables aux plus aisés.
Le débat glisse ensuite sur la question du racisme et des discriminations. Antoine Léaument défend une approche intersectionnelle des luttes : on ne peut pas séparer le combat contre les injustices sociales de la lutte contre le racisme et le sexisme. Il rappelle que 80 % des familles monoparentales sont dirigées par des femmes et que la pauvreté les frappe de plein fouet. Il dénonce les discriminations raciales et religieuses, les contrôles au faciès et les inégalités persistantes à l’emploi ou au logement.
Pour lui, le racisme est une arme politique utilisée par les dominants pour diviser les classes populaires. Citant Marx, il rappelle que les travailleurs ont tout à perdre à se laisser diviser par la couleur de peau, la religion ou l’origine. Il affirme que le rôle de la gauche est de défendre l’unité du peuple et de refuser les logiques de haine qui profitent toujours aux puissants.
Antoine Léaument relie ensuite cette réflexion à la crise politique actuelle. Il estime que le véritable problème du pays est Emmanuel Macron, qui gouverne contre la volonté du peuple. Il appelle à des élections présidentielles anticipées et à une Sixième République fondée sur la souveraineté populaire, la justice sociale et la démocratie réelle.
Enfin, il évoque sa passion pour la Révolution française et Robespierre, dont il honore la mémoire chaque année. Il rappelle que le révolutionnaire fut un défenseur de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, un adversaire de l’esclavage et des discriminations. Pour Léaument, cette fidélité à l’idéal républicain est toujours d’actualité : la République doit être sociale, universelle et au service du peuple.
