Je recadre cette journaliste sur la démission de Lecornu

Invité sur France Info le lundi 6 octobre 2025, Antoine Léaument revient sur la crise politique qui paralyse le pays. Face aux journalistes, il dénonce le chaos provoqué par Macron et la nécessité urgente d’une issue démocratique par la démission ou la destitution du président de la République. Il répond aussi aux questions sur la recomposition de la gauche, l’unité du Nouveau Front Populaire et les conditions d’un gouvernement de rupture.

Dès le début de l’entretien, Antoine Léaument réagit avec fermeté à un bandeau affiché à l’écran affirmant que “le front anti-France insoumise serait plus fort que le front républicain”. Il qualifie ce message de manipulation médiatique, expliquant qu’il repose sur un sondage sans valeur scientifique et construit sur les réponses d’électeurs du Rassemblement national. Il déplore qu’une chaîne publique contribue ainsi à banaliser les thèses d’extrême droite et à fausser le débat politique en France. Pour lui, la télévision publique ne devrait pas servir d’amplificateur à des études d’opinion biaisées, mais garantir un traitement équitable du pluralisme.

Il recentre ensuite le débat sur la crise institutionnelle. La dissolution n’a rien réglé, dit-il, et une nouvelle dissolution ne changerait rien à la composition politique du pays. Le vrai problème est désormais à l’Élysée : un président affaibli, enfermé dans son isolement et incapable de gouverner autrement que par des manœuvres. Antoine Léaument appelle Emmanuel Macron à “prendre ses responsabilités” en démissionnant immédiatement. Selon lui, tant que Macron restera à l’Élysée, le pays restera bloqué. La destitution, prévue par l’article 68 de la Constitution, est la seule voie légale et démocratique pour rendre la parole au peuple.

Interrogé sur l’hypothèse d’un gouvernement conduit par Olivier Faure, le député insoumis balaie l’idée. “Ce scénario n’existe pas”, affirme-t-il, rappelant que Sébastien Lecornu est déjà nommé à Matignon et que ces spéculations visent surtout à détourner l’attention. Il se moque de l’agitation médiatique autour des “plans” de Macron et des discussions entre les différents courants de la gauche institutionnelle. Il rappelle que la seule fois où un nom commun avait été proposé — celui de Lucie Castets —, les autres partis avaient finalement reculé. Un an après, le pouvoir reste dans les mêmes mains, malgré des gouvernements qui tombent les uns après les autres.

Antoine Léaument insiste ensuite sur la ligne de La France Insoumise : la clarté et la fidélité au programme du Nouveau Front Populaire. Ce programme comprend la retraite à 60 ans, le SMIC à 1 600 €, une fiscalité plus juste et une République démocratique. Ceux qui refusent ces mesures, dit-il, doivent s’expliquer devant les électeurs. Il tend la main aux partenaires de gauche — écologistes, communistes, socialistes —, mais leur demande de choisir clairement entre la rupture avec le macronisme et le retour au “hollandisme” du passé.

Face aux journalistes qui évoquent les tensions à gauche, Antoine Léaument rejette l’idée que la France Insoumise serait isolée. Il souligne qu’à chaque mobilisation sociale, dans la rue comme dans les manifestations, les insoumis sont aux côtés du peuple, tandis que d’autres forces politiques sont sifflées ou contestées. “Les gens de gauche veulent une rupture, pas un retour en arrière”, martèle-t-il. Pour lui, ce sont les électeurs, et non les commentateurs, qui trancheront sur la crédibilité des forces de gauche.

Il répond aussi aux attaques sur les relations avec les écologistes et le Parti socialiste. Il salue la proposition de Sandrine Rousseau d’une réunion commune et note que plusieurs responsables verts et communistes sont ouverts à une rencontre à plus de trois. Le blocage vient, selon lui, du Parti socialiste, encore tiraillé entre la ligne de rupture et la tentation du compromis avec le pouvoir. Mais la main reste tendue : “Nous voulons être nombreux à porter le programme du Nouveau Front Populaire, car plus nous sommes nombreux, plus nous sommes efficaces.”

Antoine Léaument conclut en affirmant que la sortie de crise passera par une refondation démocratique. La situation actuelle montre les limites de la Cinquième République et confirme la nécessité d’une Sixième République fondée sur la souveraineté populaire, la responsabilité des élus et la fin du présidentialisme absolu. Pour lui, seule cette refonte permettra de rendre à la politique sa cohérence et de redonner au peuple le contrôle de son destin.

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