10 septembre : après Bayrou, Macron dégage

Dans cette interview du mercredi 3 septembre 2025, Antoine Léaument, député La France Insoumise de l’Essonne, revient sur le contexte explosif qui précède le mouvement du 10 septembre. Entre les mesures d’austérité de François Bayrou, la colère sociale qui monte et les appels à bloquer le pays, il détaille la position des Insoumis : soutien total aux mobilisations, rejet d’un budget injuste et appel à prendre l’argent là où il est, dans les poches des plus riches.

Antoine Léaument commence par rappeler que sa place, en tant qu’élu, sera d’être aux côtés de celles et ceux qui se mobilisent dans son département, sans chercher à s’approprier le mouvement. Il souligne que Jean-Luc Mélenchon avait dès novembre appelé à soutenir les gilets jaunes en 2018 et qu’il en est de même aujourd’hui : l’objectif n’est pas d’instrumentaliser la colère, mais de l’aider à se structurer politiquement.

Léaument dénonce les dernières décisions de François Bayrou avant son départ, qui consistent à faire payer 2 € sur chaque boîte de médicament et 16 € sur les transports médicaux. Il accuse le gouvernement de faire financer l’austérité par les malades, alors que les ultra-riches continuent d’être protégés. Selon lui, c’est tout un système qui est en cause : quand les motions de censure sont rejetées, la rue devient le dernier recours démocratique pour faire entendre la voix du peuple.

Face aux critiques sur les risques de blocages, Léaument cite même Jean-François Copé : « Si on n’écoute pas le peuple, il finira par aller chercher Macron à l’Élysée. » Pour le député, dans un pays démocratique, la parole du peuple doit primer sur celle des marchés financiers ou des milliardaires. Sinon, il est normal que les citoyens se mobilisent.

L’interview souligne que ce mouvement pourrait dépasser l’ampleur des gilets jaunes, car il réunit des salariés en grève, des citoyens en colère, des syndicalistes et des associations. Des manifestations sont prévues partout, mais aussi des actions symboliques comme le pavoisement noir en signe de deuil républicain ou des journées sans consommation. Léaument insiste : le message n’est pas un appel à la violence, mais un cri politique de ras-le-bol face à une classe dirigeante sourde aux souffrances sociales.

Antoine Léaument répond aux objections sur le coût des mobilisations pour les commerçants : le véritable problème est que les gens n’ont plus d’argent pour consommer. Il rappelle que 11 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France et que beaucoup ne mangent plus que deux repas par jour. Pour relancer l’économie, il propose l’augmentation immédiate du SMIC par décret, mesure qui tirerait l’ensemble des salaires vers le haut.

Le député conclut en affirmant que ce qui se joue n’est pas seulement le rejet de Bayrou mais celui d’un système entier qui protège les riches et méprise les classes populaires. Il rappelle que sous Macron, les milliardaires se sont enrichis tandis que la pauvreté explosait. Pour lui, le 10 septembre doit être le point de départ d’un basculement politique : unir le peuple autour d’un programme de rupture, pour enfin gouverner dans l’intérêt général.

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