Dans ce débat, Antoine Léaument dénonce l’islamophobie banalisée, accuse Bruno Retailleau d’alimenter la haine antimusulmane, et appelle à la solidarité avec les musulmans après l’assassinat d’un homme dans une mosquée.
Le député insoumis de l’Essonne intervient avec force pour dénoncer l’ambiance politique et médiatique qui,prépare le terrain à des passages à l’acte violents. Il déclare que Bruno Retailleau “a du sang sur les mains”, en référence aux propos comme « À bas le voile », qu’il juge dangereux car ils “mettent une cible dans le dos des musulmans”. Il insiste : ce genre de discours répétés ouvre la voie à des déséquilibrés ou des extrémistes prêts à passer à l’acte.
Il revient longuement sur les circonstances du m**rtre, évoquant un acte prémédité, filmé, accompagné de propos islamophobes. Pour Antoine Léaument, la justice doit qualifier ce crime pour ce qu’il est : une attaque islamophobe, et l’État doit le reconnaître pleinement. Il appelle les responsables politiques à faire bloc pour dire aux citoyens musulmans qu’ils sont protégés, respectés et aimés, au même titre que tous les Français.
Face à ceux qui minimisent l’effet de certains propos, il insiste : “Ras-le-bol de cette haine constante contre les musulmans”, qu’il voit s’exprimer dans les sondages sur le voile, les discours d’Éric Zemmour ou les déclarations répétées de membres de la macronie et de la droite.
Il rappelle que la laïcité, c’est l’indifférence de l’État aux religions, pas l’interdiction de les exprimer. Il s’indigne de la déshumanisation rampante des musulmans, des étrangers, des personnes sous OQTF, qu’il compare à un processus dangereux où l’on cesse de voir les gens comme des êtres humains. C’est cette déshumanisation, dit-il, qui est toujours à l’origine des violences racistes.
Dans le débat, Léaument rejette fermement l’accusation selon laquelle Jean-Luc Mélenchon tiendrait des propos comparables, et rappelle que celui-ci a toujours lutté contre toutes les formes de racisme. Il redit son attachement à l’universalité des droits humains, à la liberté de croyance et à la fraternité républicaine.
Enfin, il défend l’usage du mot “islamophobie”, au nom du respect de la parole des premiers concernés. Il compare cela à l’emploi de termes comme “handiphobie” ou “transphobie”, qui émergent des luttes des personnes elles-mêmes. Refuser ce mot, dit-il, c’est nier aux musulmans le droit de nommer les discriminations qu’ils subissent.
Il conclut par un appel fort : dans un contexte où les boucs émissaires sont désignés et où le fascisme monte, il faut faire front commun, refuser la division, et défendre l’égalité de toutes et tous.