Dans cette conférence de presse, Antoine Léaument, député de La France Insoumise, dévoile les conclusions de la mission d’information qu’il a menée avec son corapporteur Ludovic Mendes sur la lutte contre le trafic de stupéfiants. Ce rapport, fruit d’un an et demi de travail, propose un modèle totalement différent de la politique répressive menée par Gérald Darmanin et Bruno Retailleau.
Antoine Léaument commence par un constat clair : la guerre contre la drogue est un échec total. Malgré des décennies de répression, la consommation de cocaïne a doublé, celle d’héroïne a été multipliée par huit et les trafiquants sont plus riches que jamais. Pendant ce temps, les forces de l’ordre perdent du temps et des ressources à arrêter des consommateurs, sans jamais atteindre les véritables chefs des réseaux criminels.
Le rapport propose un changement de paradigme radical : au lieu de criminaliser les consommateurs, il faut s’attaquer aux véritables enjeux du trafic, notamment le blanchiment d’argent et la corruption. Antoine Léaument rappelle que le trafic de drogue représente entre 400 et 1000 milliards de dollars au niveau mondial et qu’en France, il est estimé à 4 milliards d’euros par an. Pourtant, les mesures contre le blanchiment d’argent restent dérisoires, et les magistrats et policiers spécialisés manquent de moyens.
Parmi les mesures proposées, le rapport suggère la légalisation du cannab*s et la dépénalisation de l’usage des stupéfiants. Antoine Léaument explique que cette idée est immédiatement caricaturée par certains responsables politiques, mais que les données internationales montrent qu’elle fonctionne. Il cite l’exemple du Portugal, qui a adopté une politique de dépénalisation axée sur la santé publique, réduisant la consommation et les overdoses.
Le député insoumis dénonce également l’hypocrisie du gouvernement, qui prétend lutter contre le trafic tout en intégrant les revenus du trafic de drogue dans le PIB à hauteur de 2,5 milliards d’euros. Il pointe du doigt les failles du système judiciaire et policier, notamment les logiciels obsolètes utilisés par les forces de l’ordre, qui ralentissent les enquêtes et empêchent une action efficace contre les grands trafiquants. Antoine Léaument revient aussi sur la situation dramatique de Marseille, Grenoble et d’autres villes gangrénées par la violence liée aux stupéfiants.
Il insiste sur le fait que la seule manière d’assécher les réseaux mafieux est de réduire la consommation, ce qui passe par des politiques de prévention, de soins et de réduction des risques.
Enfin, il démonte les arguments de Bruno Retailleau, qui prétend que légaliser une drogue favoriserait le trafic d’autres substances. Antoine Léaument rappelle que les dealers proposent déjà un « pack multi-drogues » à leurs clients et que la situation actuelle pousse au contraire à la polyconsommation. Il compare également cette problématique avec celle de l’alcool, soulignant que la France a réussi à réduire la consommation d’alcool grâce à des politiques de prévention, et non par la répression.
Antoine Léaument appelle à un débat sérieux et dépassionné sur la question, fondé sur les faits et non sur l’idéologie. Il invite chacun à lire le rapport en détail et à partager cette vidéo pour que la question de la légalisation et de la lutte contre les trafiquants soit prise en main avec intelligence et efficacité.