L’hommage national aux victimes françaises de l’attaque du Hamas du 7 octobre était un moment de recueillement pour notre peuple. Malheureusement, il s’est transformé en une nouvelle opportunité médiatique de polémique contre les insoumis. De nouveau, les mêmes mensonges sur nos positions ont été répétés en boucle. Je résume ces mensonges : LFI n’aurait pas condamné cette attaque, n’aurait pas eu de mots de solidarité pour les otages et leurs familles, ou encore chercherait à attiser la haine contre les juifs en France. 

Tout ceci est faux. Mais la démonstration est faite que répéter un mensonge peut finir par en faire, pour certains, une quasi-vérité. Puisqu’il faut le redire, redisons-le. La France insoumise est pleinement solidaire des familles des victimes de ces attaques et solidaire des otages et de leurs familles. Les mots de Jean-Luc Mélenchon le 7 octobre sont clairs : « Toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu’une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même. Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s’imposer ». 

Plus grave pour moi est l’accusation suivant laquelle LFI chercherait à attiser la haine contre les juifs en France. Que les choses soient claires : l’antisémitisme est incompatible avec un engagement insoumis, et nous le combattons. Nous combattons d’ailleurs toutes les formes de discriminations qui minent l’unité du peuple français : racisme, haine contre les croyants de telle ou telle religion, sexisme, LGBT-phobie, etc. Pourquoi ? D’abord philosophiquement et moralement, parce que nous sommes des militants humanistes qui considèrent qu’il y a une unité du genre humain. Ensuite pour des raisons politiques et matérielles, parce que l’unité du peuple français est la condition préalable de toute victoire populaire pour les droits sociaux et démocratiques. Je vais le dire de la manière la plus claire possible : nous condamnons fermement les actes antisémites où qu’ils aient lieu. En France, l’antisémitisme n’est pas une opinion mais un délit ; les auteurs de tels actes doivent donc être poursuivis, jugés et sanctionnés. Et j’ajoute que si, après Vichy, un pouvoir politique venait à menacer de nouveau les juifs de France, ces derniers trouveraient chez les insoumis des portes ouvertes pour leur offrir accueil et refuge. 

Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet du conflit israélo-palestinien et sur ses conséquences en France. Mais ce n’est pas le lieu dans cette note de blog. Non, ce dont je veux parler c’est du sens des hommages nationaux. Leur but est de permettre l’unité de la Nation autour d’une cause. Le temps des hommages nationaux ne doit pas être le temps des polémiques qui divisent le peuple puisque c’est précisément leur rôle que d’empêcher cette fracturation populaire et d’offrir un cadre pour l’unité. Sorti des plateaux télés amateurs de polémiques stupides et stériles, qui comprendrait que des députés représentant les près de 8 millions de personnes qui ont voté Mélenchon à la présidentielle ne participent pas à cet hommage ? Que serait un hommage national sans une partie de la représentation nationale ? J’y réponds simplement : ce ne serait plus un hommage national. Et chacun devrait comprendre qu’on ne rend service ni aux victimes, ni aux familles de victimes, ni à la Nation elle-même en essayant de lancer une polémique sur un hommage qui devrait, au contraire, nous rassembler. 

Je trouve dommage que certains aient choisi de lancer sur cet hommage une polémique qui divise. Elle est stérile et inepte : comment peut-on à la fois nous accuser – injustement ou avec mauvaise foi ! – de ne pas assez parler des victimes du 7 octobre… et en même temps vouloir nous empêcher de participer à leur rendre hommage avec toute la force de la Nation assemblée ? Cela n’a tout simplement aucun sens. 

Je remercie vivement mes camarades députés insoumis qui nous ont représentés à cet hommage. Ils y étaient à leur place. Comme insoumis et comme citoyen, je n’aurais pas compris que nous en soyons absents. Et je crois que nombre de personnes, parmi nos électeurs, mais pas seulement, ne l’auraient pas compris non plus. On ne peut faire d’hommage national en excluant une partie de la Nation par l’exclusion de ses représentants. La dignité la plus élémentaire pour les victimes et leurs familles exige donc que cessent ces polémiques pour que le temps du recueillement puisse avoir lieu. C’est le sens d’un hommage national. Chacun devrait maintenant s’en souvenir.