Mercredi 21 février 2018, Jean-Luc Mélenchon tenait une réunion publique de soutien à Philippe Gimenez, candidat de la France insoumise aux élections législatives partielles dans la 8e circonscription de Haute-Garonne. Très suivie, cette réunion a attiré plus de 1 000 personnes sur place et plus de 7 000 sur les réseaux sociaux.
À cette occasion, le tribun de la France insoumise a décrit la « novlangue » d’En Marche (à partir de 01:04:45 dans la vidéo ci-dessous). Ce mot, emprunté au roman 1984 de George Orwell, décrit dans cette fiction comment le pouvoir politique a changé jusqu’au sens des mots pour leur faire dire le contraire de leur sens premier. Le ministère de la guerre est ainsi appelé « Ministère de la Paix », celui chargé de la répression des opposants au régime « Ministère de l’Amour », celui de la propagande « Ministère de la Vérité », etc.
Jean-Luc Mélenchon a ainsi pris plusieurs exemples montrant combien les expressions utilisées par plusieurs responsables d’En Marche veulent souvent dire leur contraire :
« La novlangue, c’est une langue très curieuse. Une manière de parler. (…) Les mots servent à dire leur contraire. Et quand vous les voyez, les macronnistes, ils commencent toujours comme ça. Ils vous disent : “nous allons sauver notre code du travail”. Eh oh ! Qui est-ce qui le menaçait, à part vous? Vous n’avez qu’à rester chez vous et il n’y aura pas de problème ! “On va sauver le code du travail !” Bam ! Ils le détruisent !»
Autre exemple :
« Ça s’appelle “plan social”. Moi je trouve ça énorme. Et c’est sans arrêt ! Sans arrêt que la novlangue est parlée ! “On va augmenter la possibilité de licencier pour favoriser l’emploi.” Qu’est-ce qui s’est passé depuis ? Des vagues de licenciements. C’est quand même incroyable ! Ils ont réussi ce tour de force d’arriver à tellement anesthésier les gens qu’on ne voit pas le rapport entre les deux. Ils viennent de le décider et la première conséquence, c’est des milliers de gens qui sont fichus dehors dans des tas d’entreprises, parce que maintenant ça coûte moins cher de foutre les gens dehors. »
Jean-Luc Mélenchon a ensuite multiplié les exemples, notamment en matière d’éducation où ceux qui s’opposent à la sélection à l’université sont immédiatement repeints par « En Marche » en partisans du tirage au sort tandis qu’ils plaident en réalité pour une augmentation du nombre de places. Même chose pour l’enseignement professionnel qu’ « En Marche » dit vouloir « réformer », « moderniser », « sauver », pour en réalité l’affaiblir au profit de l’apprentissage :
« Alors ils prennent leurs mines sucrées, en novlangue : “Notre priorité…” aïe aïe aïe ! “… essentielle, c’est de sauver l’enseignement professionnel.” Aux abris ! Ils vont aussi “sauver” ça, c’est à dire le détruire. Et la même personne qui vous dit ça froidement, à la prochaine rentrée, 1 000 profs de moins dans l’enseignement professionnel. »
Pour lutter efficacement contre le pouvoir macronniste, il faut donc commencer par dévoiler le sens des mots qu’il utilise. Tenez-vous le pour dit : lorsque Macron parle, il y a au moins une chance sur deux pour que ce qu’il est en train de raconter soit le contraire de ce qu’il va faire : « Lutter contre les fake news », « Moderniser la SNCF », « Sauver le service public », autant de mensonges.
Souvenez-vous-en surtout la prochaine fois que vous entendrez un responsable politique ou médiatique dire que la politique menée par Macron et l’Europe (c’est la même) est « la seule politique possible ». Là encore, c’est de la novlangue. On peut faire une politique au service du peuple et non des ultrariches, qui prend en compte les enjeux environnementaux et ne détruit pas la planète, qui place l’humain avant l’argent. La plus grande crainte des tenants de « la seule politique possible », c’est qu’on en sorte et qu’on fasse, par l’exemple, la démonstration de leur mensonge.