Lors de ses vœux à la presse du 3 janvier 2017, Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de lutter contre les « fake news » par la promulgation d’une loi dont le texte « sera prochainement déposé ».
Cette loi devrait permettre de lutter contre la propagation organisée de rumeurs sur internet, en particulier, si l’on en croit le président, lorsque la démarche est associée à un financement : « les plateformes se verront imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publique l’identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus », a-t-il déclaré.
Elle devrait également permettre de « saisir le juge à travers une action en référé » qui permettra, s’il est ensuite avéré qu’il s’agit bien d’une « fake news », de « supprimer le contenu mis en cause, de déréférencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné ou de bloquer l’accès au site ».
Si le président de la République a également annoncé un renforcement des pouvoirs du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) et un projet de loi pour réformer l’audiovisuel public, il n’a en revanche rien dit concernant les « fake news » et les malhonnêtetés qui émanent parfois d’individus parfaitement identifiés comme lors de « L’Émission politique » du 30 novembre 2017 ou, plus récemment, avec un tweet de Jean-Michel Aphatie constituant une faute professionnelle évidente.
Rien ne sera donc fait pour mettre des règles déontologique claires à un monde médiatique qui propage lui-aussi son lot d’informations biaisées, orientées, partielles, partiales et parfois même simplement fausses. Pourtant, une proposition existe, portée par Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise, de mettre en place un « Conseil de déontologie du journalisme » pour éviter de tels excès. La pétition pour demander sa création peut d’ailleurs être signée en ligne.
Ironie de l’histoire, sans doute oubliée par Emmanuel Macron et par les commentateurs de la vie politique (sans doute trop occupés à faire le poirier sur les plateaux télé), au sein même de l’équipe du président de la République se trouve une propagatrice avérée de « fake news ». Il s’agit de l’une de ses conseillères en communication, Sibeth Ndiaye, qui avait déclaré à L’Express : « J’assume parfaitement de mentir pour protéger le président ». Bref, question propagation de « fake news », le président ferait donc mieux de commencer par balayer devant sa propre porte !