90 milliards d’euros de cadeaux fiscaux pour les entreprises dont 16 milliards payés par une hausse de deux points de la TVA ! C’est ce que réclame l’ogre Gattaz, patron du Medef, dans un entretien au Figaro accordé… le jour même de l’adoption définitive de la loi El Khomri après le passage en force du gouvernement sur ce texte. Tout un symbole.
L’ogre Gattaz n’a pas été rassasié par la loi El Khomri. Loin de là. Interrogé pour savoir si cette loi créerait de l’emploi, il affirme : « Non. Très peu ». Mais il souligne ce qu’il appelle les « points positifs » qui sont évidemment les pires éléments du texte : la « sécurisation du licenciement économique », c’est à dire la facilitation du licenciement, ainsi que le fameux article 2 qui inverse la hiérarchie des normes et aboutira à un code du travail différent par entreprise au détriment des salariés et des PME.
Mais il y a surtout cette exigence aberrante des 90 milliards d’euros de cadeaux fiscaux pour les entreprises. Quel est le motif de Pierre Gattaz ? La comparaison avec l’Allemagne :
« Reprenons les faits : en 2013, la France avait un écart de compétitivité fiscale et sociale de près 135 milliards d’euros avec l’Allemagne. Le pacte va régler 40 milliards du problème. Cela veut dire que les prélèvements pesant sur les entreprises françaises sont encore de plus de 90 milliards supérieurs à ceux de leurs homologues allemandes. Il faut combler cet écart. »
La sacro-sainte comparaison avec l’Allemagne est le moyen classique employé par le Medef et ses toutous médiatiques pour réclamer toujours plus d’argent pour quelques uns, prélevé toujours sur le grand nombre. Mais la technique est usée : ne prendre en compte qu’un seul élément de comparaison et laisser de côté tous les autres.
Ainsi, par exemple, Pierre Gattaz ne dit rien du fait que la « compétitivité-coût » de la France s’est équilibrée avec l’Allemagne du fait de l’augmentation des salaires Outre-Rhin. Non, cet exemple-là, il ne faut surtout pas le suivre, n’est-ce pas ? Et il ne dit rien non plus du fait que la compétitivité horaire des salariés français est plus forte que celle des salariés allemands. Ni non plus que les salariés français travaillent plus que les salariés allemands (1478 heures par an contre 1387 heures pour l’Allemagne selon l’OCDE). Ni non plus que nos infrastructures sont plus efficaces et en meilleur état. Ni non plus que le coût de l’énergie est plus faible. Et ainsi de suite.
Et pour financer tout cela, Pierre Gattaz propose comme d’habitude que ce soit le grand nombre qui paye. Augmentation de la TVA de deux points pour prélever 16 milliards d’euros de plus dans les poches des Français. Mais aussi… 100 milliards d’euros d’économie sur la dépense publique sur cinq ans ! Au fou ! Alors que la menace terroriste n’a jamais été aussi forte dans notre pays, Pierre Gattaz veut diminuer la dépense publique, c’est à dire en bout de course diminuer les services publics qui sont la richesse de ceux qui n’ont rien. Sécurité, santé, éducation, infrastructures : qu’est-ce que Gattaz nous demande de sacrifier pour que lui et ses amis engrangent toujours plus de profit sans jamais créer d’emploi ?
L’ogre Gattaz a encore faim. Et comme tout ogre qui se respecte, sa faim augmente à mesure qu’il se nourrit. Il faut inverser la vapeur. Gattaz a assez mangé comme ça ! La pauvreté atteint un niveau record dans notre pays… et il n’y a jamais eu autant de milliardaires ! C’est à notre tour de manger. Et vu ce qu’a englouti l’ogre, on sait où trouver de quoi se nourrir : dans ses poches.
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