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Crédits photo : Le Web (Wikimedia commons CC)

Présidentielle 2017 : le journal de l’oligarchie a choisi son candidat

Ça dégouline d’amour pour Emmanuel Macron dans le journal Le Monde. Au lendemain d’un meeting du ministre de l’Économie à la Mutualité, le journal de l’oligarchie n’arrive plus à reprendre son souffle : le voici subjugué par le quadragénaire fringuant, bien sapé et bien coiffé qu’il a construit avec ses confrères à gros coups de sondages et de reportages amicaux.

Une de l’édition papier hier, une de l’édition numérique aujourd’hui, article sélectionné dans l’application « la Matinale »[1] ce matin : on ne lésine pas sur les moyens pour rendre le ministre incontournable. Et puis ces belles photos ! Comme il est beau ! On dirait un mannequin qui fait de la publicité pour des produits cosmétiques ou des costumes made-in-Taïwan-mondialisation-love-love.

macron le monde
La « une » de l’édition numérique du Monde

Des mots doux

Dans les articles, c’est un flot ininterrompu de mots doux. Françoise Fressoz se lâche : « l’iconoclaste » qui « trouble le jeu » est décrit comme un « révolutionnaire ». Et qu’est-ce qu’il veut ? « La fin des privilèges ». Rien que ça. Il est fort hein ? Seuls bémols concédés au lecteur : Macron n’arriverait pas à trouver les bons mots pour parler à ceux qui sont déclassés et qui ne vivent pas, comme lui et ses troupes, la « mondialisation heureuse ». Tu m’étonnes, Françoise : comment se fait-il que le banquier-ministre-millionnaire qui n’a jamais été élu par personne n’arrive pas à parler un autre langage que celui de l’oligarchie ?

Mais la palme de l’amour dégoulinant revient incontestablement à David Revault d’Allonnes. Florilège : « Emmanuel Macron passe à la vitesse supérieure », « Emmanuel Macron n’a plus de limites et l’a clairement montré », « On s’attendait à une confirmation de sa stratégie des derniers mois : l’affichage d’une offre politique innovante au-delà des clivages partisans, la promesse d’une rénovation de la vie politique et de la participation démocratique. On a eu, en plus, une démonstration de force », « A l’intérieur, tout est parfaitement marketé, avec un clip introductif, des badges jaunes ou verts pour les gentils organisateurs et les gentils membres », « un grand fond tricolore, très présidentiel. Bleu-blanc-rouge : sans cravate, micro accroché à la veste, le ministre arpente la scène sans notes, en mode stand up ».

Mais qu’il est beau ! Mais qu’il parle bien ! On sent les oligarques tout émoustillés par leur progéniture. Ah, ça, Macron, il va changer le monde hein ! La fin des privilèges et tout et tout, le bonheur à tout jamais, la paix dans le monde et les oiseaux qui chantent en prime. Mais si, vous allez voir, ça va être beau comme tout.

Macron est un produit publicitaire

Je retiens une expression, celle qui dit tout : « parfaitement marketé ». Voilà à quoi se résume Emmanuel Macron : un produit publicitaire. Que propose-t-il ? Personne n’en sait rien. Même les journalistes du Monde n’ont pas l’air d’avoir retenu une seule proposition concrète. Par contre, ils veulent nous le vendre et ils y mettent les moyens.

Nous, on aimerait juste savoir une ou deux choses. Par exemple : combien ce produit publicitaire va nous coûter ? Qui le fabrique et à qui va-t-il faire gagner beaucoup d’argent ? C’est vrai, quoi ! Autant de publicité, c’est louche : il y a forcément quelqu’un qui va se faire de la thune dans l’affaire. Parions que ce ne sera pas nous.

Nous, on est moches. D’ailleurs la preuve : on ne nous voit jamais dans Le Monde. Ou alors, si : on nous voit de temps en temps quand on jette un œuf sur Macron ou bien alors quand il nous insulte en nous disant que si on veut un costume on a qu’à travailler. J’aimerais qu’il fasse pendant une semaine le travail d’un ouvrier, pour voir s’il y arrive. J’aimerais qu’il s’essaie un peu au travail de nuit, qu’il a facilité avec sa loi, pour qu’il comprenne que quand on travaille de nuit, on est décalé avec le reste du monde, on ne sait plus où on est, on dort mal, on ne dort pas, on en chie des ronds de chapeau, on a envie de vomir, des fois, parce qu’on mange à des heures pas possibles et qu’on se met à boire un café à 4h du matin. J’aimerais qu’il fasse un inventaire de nuit dans un supermarché, qu’il entende « bip » chaque fois qu’il scanne un article et qu’il va remettre son boîtier au chef d’inventaire, qu’il se demande s’il en était à « 52 » ou « 53 » et qu’il recommence à compter sa rangée de boîtes d’asperges. Et qu’il reparte pour 52 ou 53 autres « bip », au milieu de la nuit.

Il est tellement moderne, Macron, qu’il a déjà inventé la machine à remonter dans le temps. Celle qui ramène au XIXe siècle : travail de nuit, travail le dimanche, suppression des protections pour les travailleurs et ainsi de suite. En marche ! C’est « en marche arrière », « en marche forcée », « en marche ou crève ». Mais Le Monde trouve ça beau, fun, moderne. Le journal de l’oligarchie s’en fout des 560 personnes qui meurent chaque année sur leur poste de travail. C’est pas sexy. C’est pas « moderne » de mourir au travail. Pourtant ça arrive tous les jours, et Le Monde n’en parle pas. Il est trop occupé avec son chouchou publicitaire.


[1] Cette application sélectionne chaque jour une vingtaine d’articles du Monde « à lire ».


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