Invité de C/Politique sur France 5 le dimanche 6 septembre 2015, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé l’« opportunisme » de l’Allemagne d’Angela Merkel dans l’accueil des migrants.
Si le journal du PS Libération a fait un article parlant de Mélenchon qui « s’attaque de nouveau » (notez la formule) à l’opportunisme d’Angela Merkel, le journal La Tribune a en revanche fourni une analyse réelle de la situation sous la plume (décidément précieuse !) de Romaric Godin.
Dans son article, que je vous invite à lire en entier, Romaric Godin explique qu’il y a un quintuple opportunisme dans la réaction d’Angela Merkel sur l’accueil des migrants : – Une réaction allant dans le sens d’un mouvement d’opinion publique – Une prise d’initiative face à une question qui se pose au niveau européen et qui donnera donc un avantage à l’Allemagne dans les négociations européennes. – Une stratégie de communication continentale consistant à faire de l’Allemagne un « gentil pays » alors qu’elle pâtissait de son traitement autoritaire des négociations sur la Grèce. – Une stratégie économique de pourvoi de postes vacants même si Romaric Gaudin explique que la question des qualifications pourrait dans un premier temps poser problème. – Une stratégie démographique de long terme, l’Allemagne allant au devant d’une grave crise dans ce domaine du fait de la faible natalité dans le pays.
On le voit : les choses sont plus compliquées que la situation fleur-bleue-gentille-Allemagne-gentille-Merkel que décrivent la grande majorité des médias français sur la question des migrants. Jean-Luc Mélenchon a donc bien raison de dénoncer « l’opportunisme » d’Angela Merkel et de ne pas associer sa voix au chœurs de louanges qui voudraient faire de la chancelière allemande une personne qui agit uniquement pour le bien commun, hors de tout calcul politique.
