(Oui, je sais, c'est un montage mal fait. Mais c'est fait exprès. C'est pour la blague.)

Emmanuel Macron, le royaliste

Incroyable mais vrai. En plus de tuer le peuple avec sa loi qui épuise les salariés, le ministre-banquier Emmanuel Macron veut maintenant ressusciter le roi ! Vous ne rêvez pas ! Voici ce qu’il a dit, dans une interview au journal « Le 1 » :

« La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. On le voit bien avec l’interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu. »

Incroyable, n’est-ce pas ? « La démocratie (…) ne se suffit pas à elle même ». « Dans le processus démocratique et dans son fonctionnement [il y a] un absent » qui est « la figure du roi ». Ce n’est pas un abruti-à-fleur-de-lys-sur-sa-photo-de-profil-sur-les-réseaux-sociaux qui le dit : c’est un ministre de la République ! Mais il est vrai qu’Emmanuel Macron n’est pas tout à fait un ministre comme les autres car il a été nommé par le monarque présidentiel, sans avoir jamais été élu nul part, sinon par les banques et le Medef qui l’ont plébiscité.

Monsieur Macron a beau faire des sourires, c’est un salopard. Un oligarque perché dans sa tour d’ivoire, qui voit le peuple de loin, en tout petit. Il ne comprend pas qui nous sommes, nous, le peuple des Révolutions, qui a tranché le cou de la tyrannie le 21 janvier 1793. Bien sûr, la peine de mort, de nos jours, a été supprimée ; et trancher des cous est devenu mal vu, parce que notre civilisation avance vers plus d’humanité. Mais comment pouvait-il en être autrement à l’époque, quand un homme qui se prétendait roi par la grâce de Dieu avait été convaincu par la Convention de « conspiration contre la liberté publique et d’attentats contre la sûreté générale de l’État », par 642 voix pour 718 présents ?

Petit cours d’Histoire pour Monsieur Macron

Il faut rappeler l’Histoire de notre pays à Monsieur Macron, qui semble l’ignorer. À Varennes, dans la nuit du 21 au 22 juin 1791, c’est la Garde nationale et les patriotes qui arrêtent le roi. Le 24 juin circule déjà dans Paris une pétition demandant la République, signée par plus de 30 000 citoyens. Le 25 juin, l’Assemblée nationale suspend le roi. Le même jour, pour le retour de la famille royale à Paris, c’est crosse en l’air que la Garde nationale forme une haie de protection et, en dépit de la consigne qui a été passée (« Quiconque applaudira le roi sera bâtonné, quiconque l’insultera sera pendu »), les seules paroles qui rompent le silence le font pour dire : « Vive la Nation ! » et « Vive la Garde nationale ! »

Un an plus tard, le 25 juillet 1792, ce sont 47 des 48 sections de Paris qui demandent la déchéance du roi. Le 9 août 1792, c’est le même nombre de sections qui annoncent que si la déchéance du roi n’est pas votée par l’Assemblée nationale, elles prendront de force les Tuileries. Le lendemain, le peuple investit le palais des Tuileries et amène le roi à l’Assemblée nationale.

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Au procès de Louis XVI, et contrairement à une légende qui est répandue par les amis de la royauté dont fait partie Monsieur Macron, c’est une large majorité qui vote la mort du roi : 361 pour, auxquels il faut ajouter les 26 députés ayant voté l’amendement Mailhe, soit un total de 387 députés pour sur 726 présents et une majorité de 53,3%. La majorité absolue est même dépassée de 13 voix. Une majorité que Monsieur Macron lui-même est d’ailleurs bien incapable de trouver pour faire passer son abominable loi antisociale.

Quand tombe la tête de Louis XVI le 21 janvier 1793, ce ne sont pas des pleurs qui retentissent mais des hourras : « Vive la Nation ! Vive la République ! Vive la Liberté ! ».

Voilà pour les Révolutionnaires de notre pays, ces citoyens qui ont ouvert un nouveau chemin pour toute l’humanité, et que Monsieur Macron méprise par ses propos.



Les Français d’aujourd’hui détestent les rois

Mais les Français d’aujourd’hui seraient-ils nostalgiques de la royauté ? Pas plus que ceux qui lui ont tranché la nuque. Les enquêtes d’opinions sur le sujet sont rares mais il en existe une, qui date de 2007 et a été effectuée par l’institut BVA. Plusieurs questions sont posées. Voici lesquelles et leurs réponses :

1) Seriez-vous favorable ou opposé à ce que la fonction de Chef de l’Etat en France, comme dans d’autres pays européens, soit assumée un jour par un Roi ?

  • Tout à fait favorable : 3%
  • Plutôt favorable : 14%
  • Plutôt opposé : 24%
  • Totalement opposé : 56%
  • Ne se prononce pas : 3%

2) Pourriez-vous voter au 1er tour de l’élection présidentielle pour un candidat royaliste ?

  • Oui certainement : 5%
  • Oui peut-être : 15%
  • Non en aucun cas : 79%
  • Ne se prononce pas : 1%

3) Si en France la fonction de Chef de l’Etat était comme dans d’autres pays européen, assumée par un Roi, cela aurait-il d’après vous des conséquences plutôt positives ou plutôt négatives pour :

– L’image de la France dans le monde :

  • Plutôt positive : 24%
  • Plutôt négative : 68%
  • Ne se prononce pas : 8%

– L’unité nationale :

  • Plutôt positive : 23%
  • Plutôt négative : 69%
  • Ne se prononce pas : 8%

– La stabilité du gouvernement :

  • Plutôt positive : 23%
  • Plutôt négative : 68%
  • Ne se prononce pas : 9%

– La place de la France dans l’Union Européenne :

  • Plutôt positive : 20%
  • Plutôt négative : 70%
  • Ne se prononce pas : 10%

– Les libertés individuelles :

  • Plutôt positive : 17%
  • Plutôt négative : 72%
  • Ne se prononce pas : 11%

À une écrasante majorité, les Français considèrent donc qu’un roi est une mauvaise chose pour les libertés individuelles, pour la place de la France dans l’UE, pour la stabilité du gouvernement, pour l’unité nationale et pour l’image de la France dans le monde.

Les Français n’ont pas de « vide émotionnel » à combler depuis la mort du roi. Merci, ça va très bien. Monsieur Macron prend sans doute son cas pour une généralité.

J’irai même plus loin. Pour beaucoup de Français, dont je suis, le président de la République est un monarque. Élu pour cinq ans, il détient tous les pouvoirs, y compris celui de ne pas tenir ses promesses. Cette situation n’est pas démocratique et est de plus en plus intolérable pour le peuple, qui est profondément républicain. Il faut donc nous débarrasser du monarque républicain. Non pas en lui coupant la tête, comme l’ont fait nos glorieux ancêtres, mais en convoquant une Assemblée constituante qui refondera nos institutions, comme l’a fait la Convention de 1792.

 

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